7 entreprises vont bénéficier de financements publics visant à relocaliser en France la production de médicaments essentiels, qui s’ajoutent aux 7 projets sélectionnés en 2023, pour un montant total de 50 millions d’euros dans le cadre du plan France 2030, a annoncé ce lundi 6 janvier 2025 le gouvernement.
Ce soutien de l’État est octroyé à 14 projets en contrepartie « d’engagements » des industriels sur « l’alimentation du marché national en médicaments ou en principes actifs pour répondre au exigences de sécurité sanitaire« , a déclaré le ministre de l’Industrie Marc Ferracci, lors d’une visite à Vertolaye (Puy-de-Dôme) chez le fabricant français de principes actifs pharmaceutiques en difficulté Euroapi.
« Il y a un enjeu fondamental qu’on a découvert au moment de la crise Covid : on a découvert notre vulnérabilité à l’égard d’un certain nombre de fournisseurs extra-européens en matière de médicaments et de principes actifs et il y a un enjeu de sécurité sanitaire », a-t-il poursuivi.
Ce soutien, annoncé conjointement avec les ministères du Travail et de l’Économie, doit aider à concrétiser quelque 300 millions d’euros d’investissements dans l’Hexagone dont 120 millions liés aux sept projets dévoilés.
Ils s’ajoutent aux projets soutenus dans le cadre du plan France Relance, visant à renforcer la production de 42 médicaments essentiels dont l’approvisionnement dépend d’importations extra-européennes.
« C’est une des étapes essentielles de pouvoir réaffirmer cette indépendance, le plus possible, pas rapport à l’ensemble des autres pays », a déclaré le ministre de la Santé Yannick Neuder, qui a également fait le déplacement.
Parmi les entreprises sélectionnées figurent la société toulousaine Isophène, qui produit le principe actif du paracétamol avec un procédé innovant, le site de chimie fine Zach System, basé à Avrillé (Maine-et-Loire), ou encore Delpharm Lille, installé à Lys-les-Lannoy (Hauts-de-France), spécialisé notamment dans les produits oncologiques.
En restructuration, Euroapi, cotée en Bourse depuis mai 2022 et dont le géant pharmaceutique Sanofi est actionnaire à hauteur de près de 30%, a vu le mois dernier son directeur général et la présidente de son conseil d’administration démissionner, ce qui a fait plonger le cours de son action.
Dans le cadre de la stratégie de souveraineté « alimentaire et énergétique« , le ministre de l’Industrie a également visité en début de journée l’usine Jacquet, filiale du groupe coopératif agricole Limagrain, 4e semencier mondial, puis la start-up BioUpp, spécialiste des énergies renouvelables établie à Clermont-Ferrand.
© AFP