France : la Cour des comptes prend en chasse les Restos du cœur ; la raison

France : la Cour des comptes les Restos du cœur

Crédits photo : les Restos du cœur / suresnes

En 2023, les Restos du Cœur auraient pu puiser davantage dans leurs réserves plutôt que de faire appel à la générosité du public et de l’État pour assurer leur survie, estime la Cour des comptes dans un rapport publié ce jeudi 19 juin 2025.

L’association d’aide aux démunis aurait pu « mobiliser de façon plus significative » ses « réserves de précaution pour absorber une partie des aléas » économiques et sociaux « avant de solliciter le concours du public et surtout le soutien des pouvoirs publics », peut-on lire dans la synthèse de ce rapport.

Début septembre 2023, les Restos du Cœur avaient tiré la sonnette d’alarme, avertissant de leur fragilité financière. Le président de l’association, Patrice Douret, avait alors lancé un appel exceptionnel aux dons.

Pour la première fois de son histoire, l’association fondée par Coluche en 1985 n’était plus en mesure de faire face à l’afflux de personnes se présentant à eux, dans un contexte de hausse des coûts de fonctionnement en raison de l’inflation.

Les projections réalisées à l’époque par les Restos du Cœur faisaient état « d’un déficit cumulé potentiel de 250 millions d’euros sur trois ans ». Elles « présentaient un caractère alarmiste en raison d’hypothèses excessivement prudentes », selon la Cour des comptes.

Or, « c’est sur cette base que les pouvoirs publics ont renforcé leur aide » à l’association, ce qui, avec la mobilisation des donateurs, « a conduit au maintien d’un niveau de réserves confortable, correspondant à six mois de fonctionnement ».

Sollicités par l’AFP, les Restos du Cœur, qui ont distribué 163 millions de repas lors de la campagne 2022-2023, estiment eux que « conserver en permanence » les fonds nécessaires à « plusieurs mois de fonctionnement » relève d’une « rigoureuse précaution ».

« Nous devons être à même de continuer à remplir notre engagement auprès des personnes accueillies dans des périodes de tensions », ont-ils ajouté.

La Cour des comptes, qui souligne par ailleurs la bonne gestion des Restos du Cœur, recommande à l’État de « veiller au calibrage du montant des subventions à l’association au regard de ses réserves de précaution ».

Dans un rapport séparé, la Cour des comptes a relevé « des carences organisationnelles » au sein de la Fédération française des banques alimentaires (FBBA), qui fédère 79 banques alimentaires. Elle déplore « des budgets inemployés », « une traçabilité des subventions défaillante » et « des règles comptables mal appliquées ».

La Cour souhaite « une reprise en main vigoureuse de l’ensemble du fonctionnement » de la fédération par ses dirigeants.

En 2023, plus de 6.000 organisations ont bénéficié des denrées des banques alimentaires, qui leur ont permis de servir 224 millions de repas.

© Agence France-Presse

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