« Il est de notre devoir de conduire une politique de contrôle et de régulation » de l’immigration, a indiqué ce mardi 14 janvier 2025 le Premier ministre François Bayrou lors de son discours de politique générale, annonçant également qu’il n’y avait « pas de tabou » sur le droit du sol à Mayotte.
« Il est de notre devoir de conduire une politique de contrôle, de régulation et de retour dans leur pays de ceux dont la présence met en péril, par leur nombre, la cohésion de la nation », a déclaré le Premier ministre devant les parlementaires, ajoutant que l’immigration est « une question de proportion ».
François Bayrou a indiqué qu’il réactivera « le comité interministériel de contrôle de l’immigration », arguant que « 93% des OQTF (Obligations de quitter le territoire français Ndlr) ne sont pas exécutées ».
En 2019, un Comité interministériel sur l’immigration et l’intégration avait déjà été mis en place par l’ex-Premier ministre Edouard Philippe.
« Je sais que les parlementaires ne manqueront pas de prendre des initiatives également. Il nous appartiendra ensemble de les articuler avec la nécessaire transcription du pacte européen » asile immigration, a ajouté M. Bayrou, entrouvrant la possibilité de nouvelles mesures législatives sur le sujet.
Tenant d’une ligne ferme sur l’immigration, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, reconduit à son poste après la démission du gouvernement Barnier, a martelé sa volonté d’une nouvelle loi sur le sujet.
La dernière loi immigration, qui avait donné lieu à de vifs débats, a été promulguée il y a tout juste un an. Certains décrets n’ont toujours pas été publiés au journal officiel.
François Bayrou qui s’est longuement exprimé sur le cas de Mayotte, a aussi prévenu qu’« aucun débat n’est tabou (…) notamment celui sur les conditions d’exercice du droit du sol » sur l’archipel français.
Le sujet du droit du sol a ressurgi lors du cyclone meurtrier Chido mi-décembre qui a détruit de nombreux bidonvilles habités par des étrangers.
Dans une tribune, Bruno Retailleau, les ministres des Outre-mer Manuel Valls et des Armées Sébastien Lecornu avaient plaidé pour que des mesures fermes contre l’immigration irrégulière soient incluses dans les projets de loi de reconstruction de l’archipel. Leur collègue en charge de l’Education, l’ex-Première ministre Elisabeth Borne, a toutefois pris ses distances en estimant que ce n’était pas « la bonne voie ».
« Nier que cette immigration illégale soit un facteur de déstabilisation sur la société mahoraise, c’est se voiler les yeux« , a estimé M. Bayrou.
@Avec l’AFP