La justice a examiné lundi 7 octobre 2024 après-midi à Lannemezan, dans le sud-ouest de la France, la onzième demande de libération conditionnelle du militant libanais propalestinien Georges Ibrahim Abdallah.
Ce dernier avait été emprisonné pour complicité d’assassinat depuis bientôt 40 ans, et rendra sa décision le 15 octobre 2024, a indiqué son avocat à l’AFP.
L’audience s’est tenue en comité restreint au centre pénitentiaire de Lannemezan, près de Tarbes, en la présence de M. Abdallah, qui y est incarcéré, de son avocat Me Jean-Louis Chalanset, du conseil des Etats-Unis, partie civile, et de deux représentantes du Parquet national antiterroriste (Pnat).
Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 1986 pour complicité de l’assassinat de deux diplomates, un américain et un israélien, « Georges Ibrahim Abdallah est le plus vieux prisonnier au monde lié au conflit du Moyen-Orient », selon son avocat.
Emprisonné depuis son arrestation en octobre 1984, il est libérable depuis 1999 mais toutes ses demandes de libération conditionnelle ont été retoquées.
Une seule a été acceptée, néanmoins sous réserve qu’il fasse l’objet d’un arrêté d’expulsion qui n’avait toutefois pas été mis en œuvre par le ministre de l’Intérieur d’alors, Manuel Valls.
Les deux procureures du Pnat « se sont opposées très vivement à la libération » de Georges Abdallah « qu’elles ont essayé de lier au Hamas et au Hezbollah (…) pour dire qu’il représenterait un danger s’il était libéré », a confié à l’AFP Me Chalanset après l’audience.
La requête de remise en liberté conditionnelle est accompagnée d’une demande d’expulsion vers le Liban de son client, qui craint pour sa sécurité s’il devait rester en France.
En cas de refus, Me Chalanset a prévenu qu’il ferait appel.
Au début des années 80 et alors que le Liban était en pleine guerre civile, Georges Abdallah avait cofondé les Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), groupuscule marxiste prosyrien et anti-israélien qui a revendiqué cinq attentats, dont quatre mortels, en 1981-1982 en France.
© avec l’AFP