Face aux défis économiques et à la nécessité de moderniser sa flotte, la France explore des solutions innovantes en Algérie. Cette démarche s’inscrit dans une volonté de préserver l’activité locale tout en maîtrisant les coûts liés au renouvellement des navires.
L’Armement coopératif artisanal paimpolais (Acap), récemment créé et adossé à la coopérative maritime locale, est à l’initiative d’un projet ambitieux visant à renouveler la flotte de pêche.
Conscients des enjeux liés à l’installation des jeunes pêcheurs et à la pérennité des activités, les responsables de l’Acap cherchent à faire construire de nouveaux bateaux à moindre coût en Algérie, rapporte le média français Le Télégramme dans son édition de dimanche 1er juin 2025.
Le président de l’Acap, Yannick Hémeury, insiste sur la nécessité de maintenir l’activité en renouvelant la flotte et en favorisant l’arrivée de nouvelles générations dans le métier.
Ce projet innovant repose sur une collaboration avec des chantiers navals algériens, où les coûts de construction sont nettement inférieurs à ceux pratiqués en France.
Baptisé « Ar Mor », ce modèle de bateau est conçu pour répondre aux besoins spécifiques des pêcheurs de la baie de Saint-Brieuc, tout en tirant parti des avantages économiques offerts par cette coopération internationale.
Un partenariat France- Algérie aux enjeux économiques et techniques
La décision de confier la construction de ces unités à l’Algérie s’inscrit dans une stratégie économique pragmatique. Le coût de fabrication y est estimé jusqu’à 30 % inférieur, ce qui représente une économie significative pour les pêcheurs et leurs coopératives.
De plus, ce choix permet d’alléger la pression sur les chantiers navals français, souvent confrontés à des délais longs et à des coûts élevés.
Le chantier algérien sélectionné pour ce projet dispose de capacités techniques adaptées à la construction de bateaux modernes, conformes aux standards européens en matière de sécurité et de performance, selon le média français.
Les échanges entre les équipes françaises et algériennes ont permis d’adapter le design et les équipements du modèle « Ar Mor » aux exigences spécifiques des pêcheurs bretons.
Cette collaboration marque également un renforcement des liens économiques entre les deux pays, s’inscrivant dans une logique d’échanges mutuellement bénéfiques.
Elle offre une opportunité pour les chantiers algériens de démontrer leur savoir-faire à l’international tout en participant à un projet innovant dans le secteur maritime.
Le renouvellement de la flotte est aussi une condition pour faciliter l’arrivée de nouveaux acteurs dans la pêche artisanale. Les bateaux plus modernes, moins coûteux à l’achat et à l’entretien, représentent un levier pour attirer les jeunes dans ce secteur traditionnel mais en pleine mutation.
L’Acap, en lançant ce projet, espère encourager l’installation de jeunes pêcheurs à Paimpol et dans la région. Ces nouvelles unités permettront d’exploiter plus efficacement les ressources marines locales, tout en respectant les réglementations environnementales et les contraintes techniques.
Yannick Hémeury souligne que « si l’on veut maintenir l’activité, il faut renouveler la flotte et installer des jeunes ». Cette vision s’accompagne d’une volonté d’assurer la transmission des savoir-faire et de préserver l’identité de la pêche artisanale face aux défis économiques et écologiques.