France: enquête pour cyberharcèlement après la plainte de la championne olympique de boxe algérienne Imane Khelif  

Imane Khelif

Crédit photo : Ouest-France

Une enquête a été ouverte en France le mardi 13 août 2024 après la plainte pour cyberharcèlement aggravé déposée par la boxeuse algérienne Imane Khelif, médaillée d’or aux Jeux olympiques et victime d’une polémique sur son genre, a indiqué ce mercredi le parquet de Paris.

Imane Khelif, qui a remporté la finale des -66 kg au JO de Paris, s’était retrouvée malgré elle au coeur d’une controverse sur son genre, relayée par les milieux conservateurs.

Après l’abandon, dès la première minute, de son adversaire au premier tour, la boxeuse algérienne avait été victime d’une campagne de haine, empreinte de racisme, la présentant comme un « homme combattant des femmes ».

Comme la Taïwanaise Lin Yu-ting, elle avait été disqualifiée des Championnats du monde en 2023 après avoir, selon la Fédération internationale de boxe (IBA), échoué à un test destiné à établir son genre.

Mais toutes deux avaient ensuite été autorisées à concourir à Paris par le CIO, qui a affiché son soutien aux deux boxeuses.

Après son sacre olympique, Imane Khelif s’était défendue en se qualifiant de « femme forte » dotée de « pouvoirs spéciaux » et en saisissant la justice.

« Tout juste médaillée d’or aux JO de Paris 2024, la boxeuse Imane Khelif a décidé de mener un nouveau combat : celui de la justice, de la dignité et de l’honneur », avait écrit dans un communiqué samedi son avocat Nabil Boudi, annonçant avoir déposé une plainte la veille et dénonçant un « lynchage numérique ».

Selon le magazine américain Variety, le milliardaire Elon Musk, propriétaire de X, et l’autrice de la saga des Harry Potter, JK Rowling, connue pour ses positions controversées sur les personnes transgenres, sont cités dans la plainte.

L’enquête à Paris a été ouverte par le Pôle national de lutte contre la haine en ligne pour « cyberharcèlement en raison du genre, injure publique en raison du genre, provocation publique à la discrimination et injure publique en raison de l’origine », a précisé le parquet.

Début août, une autre enquête pour cyberharcèlement avait été ouverte à Paris après les menaces et insultes proférées en ligne contre Thomas Jolly, responsable artistique de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris, en raison de son orientation sexuelle et d’origines israéliennes qui lui étaient prêtées à tort.

© AVEC AFP