Le Premier ministre indien, attendu à Paris le 10 février 2025, va co-présider jusqu’au 11 février avec le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron le sommet sur l’intelligence artificielle.
En associant ce grand pays émergent, l’Elysée dit vouloir éviter, dans la course à l’IA, une compétition « uniquement entre les États-Unis et la Chine ». Si le but premier est de faire peser la France et l’Europe comme de vraies puissances dans ce domaine stratégique, l’entourage d’Emmanuel Macron assure vouloir aussi donner au reste du monde « la capacité de pouvoir développer leur propre IA en toute indépendance ».
Le président français avait théorisé en septembre 2022, à la tribune des Nations unies, la nécessité de « bâtir un nouveau contrat entre le Nord et le Sud » pour éviter « la fracture du monde ».
Depuis, il a décliné cette vision, avec notamment son « Pacte de Paris pour les peuples et la planète », visant à conjuguer lutte contre la pauvreté et contre le réchauffement climatique, et en s’affichant régulièrement avec des dirigeants de puissances émergentes, comme le Brésilien Lula ou, donc, Narendra Modi.
« Le président a beaucoup investi dans la relation avec New Delhi », reconnaît un de ses conseillers, pour « tenir compte de la montée en puissance de l’Inde », devenue le pays le plus peuplé au monde, en termes notamment « technologiques et scientifiques ».
Enjeux commerciaux
Après avoir accueilli le Premier ministre indien au défilé du 14-Juillet à Paris en 2023, puis avoir été son invité d’honneur au Rajasthan et à New Delhi pour la fête de la Constitution indienne l’an dernier, Emmanuel Macron va cette fois emmener son hôte dîner mardi à Cassis, station balnéaire provençale très prisée. Le 12 février, ils seront ensemble à Marseille, la « ville de coeur » du chef de l’Etat.
Au-delà des symboles, il s’agit aussi d’« accroître les échanges entre la France et l’Inde avec Marseille à la fois comme porte d’entrée et comme point de sortie », a expliqué l’Elysée à la presse.
Liées par un partenariat stratégique depuis 1998, la France et l’Inde doivent lancer un nouvel axe de coopération dans le nucléaire civil sur les petits réacteurs modulaires (SMR), et des projets dans les secteurs portuaire et énergétique, impliquant notamment l’armateur français CMA-CGM.
Paris espère aussi avancer dans les négociations à plusieurs milliards d’euros sur l’achat par New Delhi d’avions de chasse français Rafale version marine et de sous-marins Scorpène.
Avec AFP