Le président du Medef, le principal syndicat patronal français, a estimé ce jeudi 03 avril 2025 que « des centaines de milliers d’emplois » étaient potentiellement menacés en France par les mesures douanières annoncées par Donald Trump, et espère cependant que le président américain sera « dissuadé » de les mettre en œuvre.
Avec la hausse massive des droits de douanes annoncée mercredi, « on parle de 1,5% du PIB (produit intérieur brut français, ndlr), de centaines de milliers d’emplois menacés, de la désarticulation de chaînes entières dans l’industrie aéronautique ou automobile », a détaillé Patrick Martin sur la chaîne d’informations LCI.
« Ces mesures, si elles sont mises en œuvre, seront extrêmement perturbantes pour la France et l’Europe et exigeront des réactions fortes », a-t-il estimé, après avoir participé à une réunion en présence du président Emmanuel Macron, de plusieurs ministres et de représentants des filières les plus concernées.
« Il faut être à la fois très ferme et très pragmatique, dissuader autant que possible l’administration Trump, les faire réfléchir« , en espérant que « nos meilleurs alliés soient les Américains eux-mêmes », effrayés par la baisse des marchés ou l’inflation que ces mesures pourraient engendrer, a déclaré le président du Medef.
M. Martin a estimé que les potentielles pertes d’emplois en France risquaient d’être « sectoriellement et géographiquement très concentrées », citant « 70.000 emplois » à risque dans la région de Cognac.
Il s’est cependant montré un peu rassuré par « la grande convergence sur l’analyse de la situation entre toutes les branches, d’un pays à l’autre, d’un patronat à l’autre », qu’il constate, misant sur la solidarité entre la France et l’Allemagne.
« Mon pronostic est que les Américains n’arriveront pas à fracturer ce front », a-t-il dit, et seront en fin de compte « l’arroseur arrosé ».
« Il faut établir un rapport de force, ramener à la raison le président Trump », mais aussi « ne plus s’interdire de commercer avec d’autres zones du monde, Amérique latine, Indonésie ou Philippines », a-t-il ajouté. Sinon, on risque « d’avoir tout perdu ».
@Avec l’AFP