La Banque de France (BdF) a confirmé ce lundi 13 janvier 2025 anticiper une croissance nulle du produit intérieur brut (PIB) français au quatrième trimestre 2024, par rapport au troisième, en raison du « contrecoup » post-Jeux olympiques et paralympiques de Paris. C’est une contreperformance face à la croissance dépassant les 4% pour les pays d’Afrique Subsaharienne.
« L’économie française n’est pas actuellement en récession, même si l’activité demeure ralentie », a commenté le chef économiste de la BdF, Olivier Garnier, en présentant l’enquête mensuelle de conjoncture menée du 20 décembre au 7 janvier auprès d’environ 8.500 entreprises.
Cela « nous conduit à confirmer notre estimation d’une progression du PIB de +0,2% au quatrième trimestre hors contrecoup des JO« , soit « un PIB stable » en prenant en compte cet effet négatif estimé à -0,2%, a-t-il détaillé.
L’activité est restée relativement stable en décembre dans le bâtiment et l’industrie, où la vigueur de l’aéronautique et de l’agroalimentaire a contrasté avec un secteur automobile ou du textile-habillement en berne.
Elle a augmenté dans les services, notamment l’hébergement-restauration qui a profité des fêtes de fin d’année et de la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
En janvier, l’activité est attendue en hausse dans les trois secteurs, mais la dynamique observée fin 2024 dans les services s’essoufflerait.
En outre, les carnets de commande sont toujours jugés dégarnis dans le bâtiment et l’industrie, sauf l’aéronautique, « ce qui ne laisse pas prévoir d’accélération significative (de l’activité) au cours des mois qui viennent », a souligné Olivier Garnier.
A cela s’ajoutent des « incertitudes » liées au contexte politique français, qui maintiennent l’indicateur d’incertitude à un niveau « élevé ». Le Premier ministre François Bayrou doit lever le voile sur les orientations budgétaires de son gouvernement lors de sa déclaration de politique générale mardi.
Dans le bâtiment, « l’attentisme lié au contexte d’incertitude, notamment sur les dispositifs en faveur du logement », tels que le prêt à taux zéro (PTZ), vient contrebalancer l’effet positif de la baisse des taux d’intérêt et du redémarrage des crédits immobiliers, a noté M. Garnier.
Concernant les prix de vente, la tendance reste à la normalisation dans les trois secteurs d’activité et les difficultés de recrutement continuent de reculer (30% des entreprises les mentionnent), selon l’enquête mensuelle.
En décembre, la Banque de France avait abaissé de 1,2% à 0,9% sa prévision de croissance pour l’année 2025 en raison des incertitudes en France et à l’étranger. Son gouverneur, François Villeroy de Galhau, avait alors fait part de son inquiétude pour les finances publiques très dégradées de la France.
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