France : bientôt une baisse du prix de l’électricité ?

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Crédits photo : Guide Artisan / © DR

En France, le gouvernement explorerait des pistes pour réduire les prix de l’électricité et donc les factures énergétiques des ménages et des entreprises. Mardi 25 novembre, Sébastien Lecornu a confié au ministre chargé de l’Économie et de l’Énergie le soin de préparer différentes options de diminution tarifaire. Une annonce qui intervient alors que le pays traverse une période délicate sur le plan budgétaire.

L’entourage du Premier ministre a confirmé cette instruction à l’AFP. « Plusieurs options sont sur la table pour être présentées au Parlement, pour les ménages et pour les entreprises », précise la même source. Ces propositions s’intègrent dans un projet plus vaste de décarbonation du système électrique français. Bref, l’exécutif tente de concilier transition écologique et pouvoir d’achat.

Les détails concrets manquent encore. L’entourage de Sébastien Lecornu évoque un dispositif qui toucherait directement les relevés mensuels des Français, sans pour autant révéler l’ampleur des réductions envisagées. Ce plan comporterait des dimensions écologique, industrielle et souveraine. L’électricité figure parmi les cinq dossiers prioritaires mentionnés lundi par le chef du gouvernement, aux côtés du déficit public, de la réforme administrative, de l’agriculture et de la sécurité.

Le contexte parlementaire complique la donne. Les discussions budgétaires patinent à l’Assemblée nationale. L’issue demeure incertaine. Lecornu a manifesté sa volonté d’organiser des débats spécifiques sur ces questions sensibles, suivis de votes. Une méthode qui pourrait permettre de contourner le blocage actuel, mais qui reste à concrétiser.

La France a déjà bénéficié d’une diminution de 14 % des tarifs réglementés en février dernier, selon les données de la Commission de régulation de l’énergie. Cette baisse a marqué la fin du bouclier tarifaire instauré pendant la crise énergétique de 2022. Pour un foyer consommant 5 000 kilowattheures par an, l’économie atteignait environ 140 euros annuels. Le tarif bleu d’EDF s’établit aujourd’hui à 0,1952 euro par kilowattheure en option de base.

Les prix sur le marché de gros ont fluctué considérablement ces dernières semaines. En novembre 2025, le coût moyen se situe autour de 55 euros par mégawattheure, soit une baisse de 5,2 % par rapport au mois précédent. Des créneaux à prix négatifs ou nuls apparaissent régulièrement, notamment en milieu de journée. La France a enregistré 493 heures de ce type depuis janvier, une hausse de 40 % comparée à 2024.

Enfin, cette dynamique résulte de l’essor des énergies renouvelables. L’éolien et le solaire produisent par moments davantage que la demande ne l’exige. Le réseau doit alors absorber ces surplus, ce qui pousse les tarifs vers le bas. Le nucléaire français a repris de la vigueur, avec une production prévue autour de 360 térawattheures cette année contre moins de 300 en 2022. Cette combinaison favorise la stabilisation des cours.

Les fournisseurs alternatifs proposent déjà des offres concurrentielles. Ekwateur affiche 0,1632 euro par kilowattheure, Primeo 0,1634 euro, tandis que TotalEnergies se positionne à 0,1891 euro. L’écart avec le tarif réglementé se creuse. Les consommateurs peuvent réaliser des économies supplémentaires en comparant les contrats disponibles sur le marché.

Le gouvernement doit néanmoins composer avec ses contraintes financières. Le déficit atteint 68 milliards d’euros selon les dernières estimations. Toute mesure de soutien au pouvoir d’achat nécessite des arbitrages budgétaires. L’exécutif cherche à éviter une nouvelle explosion de la dette publique tout en préservant la compétitivité des entreprises françaises face à la concurrence européenne.

L’électricité représente un levier stratégique pour l’industrie nationale. Une baisse durable des coûts énergétiques pourrait redynamiser certains secteurs manufacturiers qui ont souffert ces dernières années. Les usines gourmandes en énergie, comme la métallurgie ou la chimie, scrutent avec attention les annonces à venir. Leur survie dépend en partie de la capacité de l’État à maintenir des tarifs compétitifs.

Les prochaines semaines s’annoncent déterminantes. Le Parlement examinera les propositions du gouvernement, probablement dans le prolongement des débats budgétaires. Les formations politiques devront se positionner. L’opposition pourrait saisir l’occasion pour exiger des garanties supplémentaires ou des contreparties. Rien n’est acquis dans le climat parlementaire actuel.

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