France : approbation de la relance massive du nucléaire

relance massive nucléaire

Crédit photo : Actu Environnement

Les députés français ont approuvé ce mercredi 18 juin 2025 une relance massive du nucléaire en adoptant un article clé d’une proposition de loi sur le futur énergétique du pays, dont l’examen doit se poursuivre jusqu’à vendredi.

Un amendement du rapporteur du texte a été adopté avec les voix notamment du parti d’extrême droite Rassemblement national (RN). Il rétablit cet article clé sur le nucléaire, qui avait été supprimé dans la confusion en commission.

La France a aujourd’hui une capacité installée de production d’électricité d’origine nucléaire de 63 gigawatts.

Le texte, sur lequel un vote solennel est prévu mercredi, prévoit d’augmenter cette capacité de 27 gigawatts supplémentaires « à l’horizon 2050 ».

Pour cela, la construction d’au moins 10 gigawatts de nouvelles capacités – soit l’équivalent de six réacteurs nucléaires de type EPR2 – devra être « engagée au plus tard en 2026 ». Et celle de 13 gigawatts supplémentaires, soit huit EPR2, être engagée « au plus tard en 2030 ».

Le gouvernement, qui porte un programme de construction de six EPR2 annoncé en 2022 par le président Emmanuel Macron, défendait lui un amendement légèrement différent, le ministre de l’Industrie Marc Ferracci expliquant préférer repousser la décision sur les huit réacteurs supplémentaires à 2026.

Dans la foulée du vote sur l’article, après une courte suspension, les élus du RN, massivement présents autour de Marine Le Pen, ont engrangé une série de succès. Le rapport de force dans l’hémicycle était à leur avantage avec, face à eux, des bancs du bloc central et de la gauche bien plus dégarnis.

Ainsi, l’Assemblée nationale a par exemple approuvé le redémarrage de la centrale de Fessenheim (est). Mise en service en 1977, la doyenne des centrales françaises avait été définitivement fermée en 2020.

D’autres amendements RN, qui prévoient par exemple d’augmenter la puissance des réacteurs du parc nucléaire existant, ont été adoptés. Il s’agit surtout pour l’extrême droite, farouche partisane du nucléaire, de victoires symboliques.

Le gouvernement veut publier ce décret « avant la fin de l’été », donc avant la fin de l’examen parlementaire du texte, afin de permettre de « lancer des investissements ».

Le gouvernement français, pays le plus « nucléarisé » au monde par habitant (56 réacteurs pour 68 millions d’habitants), vient de signer le contrat de filière nucléaire pour la période 2025-2028 qui acte la relance de l’atome et le programme de construction de six nouveaux réacteurs de grande puissance à l’horizon 2038.

© Agence France-Presse

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