Un Algérien de 39 ans, accusé de fraude électronique par les USA, risque 207 ans de prison s’il est extradé vers ce pays.
Sami D. est accusé par les USA de fraudes électroniques, entre 2017 et 2020, via des détournements de noms de domaines sur Internet revendus à des prix oscillant entre 60.000 et deux millions de dollars, selon Le Parisien qui avait révélé l’affaire il y a plusieurs mois.
Sami D. est aussi accusé d’avoir usurpé l’identité d’un juge de Virginie, Etat d’où émane le mandat d’arrêt délivré en 2021.
Cet Algérien, qui vivait à Dubaï, a été interpellé à l’été 2024 à Paris. Il est désormais sous bracelet électronique après plusieurs mois en détention.
Sami D. dit « être complètement innocent », affirmant que cette affaire n’est pas la sienne et qu’il a été par le passé victime d’une usurpation d’identité, a rappelé son avocat, Me David-Olivier Kaminski, lors de l’audience.
Chaque fraude informatique est passible de 20 ans de prison, soit un total de 200 ans, auxquels il faut ajouter deux ans pour usurpation aggravée et cinq ans pour falsification de signature. Ce qui lui fait encourir un total de 207 ans, ont rappelé les magistrats ce mercredi 9 juillet 2025.
Plusieurs audiences liées à l’extradition de Sami D. ont déjà eu lieu. La chambre de l’instruction avait ordonné un complément d’informations sur les conditions d’aménagement et réduction de peines possibles.
Selon les éléments rendus publics, les Etats-Unis ont fait état de peines possibles moindres si Sami D. plaide coupable, d’un dispositif permettant d’obtenir 58 jours de réduction de peine par an ou encore de la possibilité d’une grâce présidentielle.
Mais Me David-Olivier Kaminski a souligné qu’il n’y avait « aucune garantie que son client soit in fine condamné à une peine qui corresponde aux valeurs et aux standards » de la justice française, plaidant le rejet de la demande d’extradition.
Il a évoqué « un loto judiciaire américain ».
Il a expliqué que si son client obtenait 58 jours de réduction de peine par an, il lui resterait toujours « 176 ans » de prison à purger, et a douté d’une possible grâce accordée par le président Donald Trump dans une telle affaire.
La décision a été mise en délibéré au 3 septembre 2025.
© AFP