Le Gouvernement du Sénégal et l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) ont officialisé, ce jeudi 21 août, un accord de taille qui vise à renforcer le développement des compétences techniques dans le pays.
En effet, ce mémorandum de coopération prévoit la construction d’une annexe du Centre de Formation Professionnelle et Technique Sénégal-Japon à Diamniadio, pôle urbain en pleine expansion situé à une trentaine de kilomètres de Dakar. Une initiative qui s’inscrit dans la continuité d’un partenariat déjà solide entre les deux nations.
L’originalité de ce projet réside dans l’implication directe de grands groupes industriels nippons. Toyota Tsusho, Daikin, Yamaha, Toda et NEC ne se contenteront pas de financer l’infrastructure, mais participeront activement au transfert de savoir-faire. Un modèle que l’Agence japonaise affectionne particulièrement en Afrique.
Un partenariat fondé sur le transfert de compétences
Le Centre de Formation Professionnelle et Technique Sénégal-Japon, institution déjà bien établie dans le paysage éducatif sénégalais, accueille régulièrement des formateurs venus de toute l’Afrique. Pas moins de 19 pays africains y envoient leurs experts pour des programmes spécialisés, dans des domaines allant de la mécatronique à la domotique, en passant par les systèmes embarqués automobiles.
L’annexe de Diamniadio viendra renforcer cette dynamique, à l’heure où le pays cherche à diversifier son économie et à répondre aux besoins croissants en main-d’œuvre qualifiée dans les secteurs industriels et technologiques.
Une stratégie japonaise distincte en Afrique
Cette initiative s’inscrit dans une approche japonaise qui se veut différente de celle d’autres puissances présentes sur le continent. Contrairement à la Chine, souvent critiquée pour son modèle basé principalement sur l’extraction de ressources, le Japon mise sur ce que ses diplomates qualifient de développement « centré sur l’humain ».
La JICA, présente dans 31 pays africains, a fait du renforcement des capacités locales l’une de ses priorités. Ce positionnement permet à Tokyo de se distinguer comme un partenaire non-colonial et non-hégémonique, une image soigneusement cultivée depuis la première conférence TICAD (Tokyo International Conference on African Development) en 1993.
Pour les entreprises japonaises, ces projets de coopération servent souvent de porte d’entrée vers les marchés africains. Une stratégie gagnant-gagnant que le Japon déploie discrètement, mais efficacement sur le continent.
Le Centre de Diamniadio devrait accueillir ses premiers apprenants dès 2026, apportant une réponse concrète aux défis de l’emploi des jeunes dans un pays où près de 60% de la population a moins de 25 ans.