Formation et insertion dans le domaine agricole : Le projet SAFARI, un espoir pour une agriculture durable au Togo

Le ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et du Développement rural a mis en œuvre, depuis 2017, avec l’appui financier de l’Agence Française de Développement (AFD), le projet « Structuration et Amélioration de la Formation Agricole et Rurale et de l’Insertion (SAFARI) ». Ce grand projet en faveur de la modernisation de l’agriculture au Togo, destiné aux jeunes qui ont embrassé cette noble carrière, est arrivé à terme, le 31 décembre 2023, avec une note d’espoir et d’optimisme. Car tous les acteurs sont unanimes pour reconnaître que les résultats obtenus dans divers domaines d’intervention augurent d’un lendemain glorieux pour le secteur agricole et rural du pays.

Projet SAFARI

Le Togo a bénéficié de l’Agence Française de Développement (AFD) un appui financier de de 5 millions d’Euros, pour la rénovation de son dispositif de formation agricole et rurale. Ce qui a permis de mettre en œuvre le projet « Structuration et Amélioration de la Formation Agricole et Rurale et de l’Insertion (SAFARI) », dont la gestion a été confiée au ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et du Développement Rural. Concrètement, le projet SAFARI a un triple objectif.  D’abord, il vise à améliorer l’offre de formation agricole et rurale. Ensuite, il veut contribuer à la mise en place d’un dispositif pérenne de financement de la formation agricole rurale et permettre, à terme, l’insertion et/ou l’installation après la formation.

Au terme de 6 années de mise œuvre du projet SAFARI, des acquis substantiels ont été enregistrés, tant au niveau des formations qu’au niveau des équipements.

Projet SAFARI

SAFARI, un projet qui allie outils pédagogiques, formation et emploi

Durant la période d’implémentation, plusieurs centres agricoles ont bénéficié d’une formation de qualité avec des modules adaptés, dispensée par des experts de haut niveau. Au titre de l’amélioration de la gestion et fonctionnement des centres, « des appuis à la gestion administrative, à la gouvernance et au modèle économique » ont été apportés par des experts aux responsables des centres. « Toutes choses ayant permis une amélioration de l’offre et une certaine autonomie des centres quant à leur fonctionnement », comme l’a confié Ahondo Fiagan Kokou, chargé de la formation à l’espace Kadoma, ferme école de Glékopé. Cet outil, conclut-il, leur permet désormais de ne plus naviguer à vue.

Projet SAFARI

Dans le domaine du renforcement de capacités, des formations et recyclages des formateurs, ainsi que des renforcements de capacités des responsables de centre ont permis à ces derniers, de mieux exercer leur métier avec aisance et sérénité. Pour Komi Tsogonnin, directeur des études à l’Institut National de Formation Agricole (INFA) de Tové, c’est un élément essentiel qui permet, aujourd’hui, de revoir les outils pédagogiques, afin d’arrimer formation et emploi, pour répondre aux attentes des bénéficiaires.

En ce qui concerne l’amélioration de la qualité de formation, les cycles d’Ingénierie de formation et l’amélioration de la pédagogie ont également fait objet de plusieurs séminaires. Egalement, des formateurs ont obtenu des bourses d’études en France pour se former en Ingénierie de la formation. C’est le cas de Komi Bahe, en poste à l’INFA de Tové qui a obtenu cette bourse, grâce au projet SAFARI. Ce dernier a trouvé cette initiative novatrice et a invité SAFARI à aller au-delà de l’ingénierie, en introduisant le cycle en doctorat. « Il y a, aujourd’hui, un besoin réel sur le terrain, surtout lorsqu’il s’agit de conduire certaines recherches, il faut le diplôme de docteur », a-t-il expliqué

Avec SAFARI, ce sont des centres de formation modernes et équipés

Durant 6 ans, SAFARI a œuvré dans la réorganisation, la structuration et la gestion autonome des centres agricoles ciblés dans le cadre de ce projet, en leur offrant divers matériels agricoles et didactiques. En effet, des matériels agricoles tels que tracteurs, motoculteurs, etc. y compris leur entretien ont été octroyés aux centres ciblés. Aussi, des intrants notamment, des semences, engrais, produits phytosanitaires et des lits et meubles pour salles de cours et internat sont également offerts à des centres.

L’autre phase prépondérante dans la mise en œuvre du projet SAFARI est la réhabilitation ou la construction de plusieurs salles de cours, des infrastructures pour l’internat des apprenants (dortoirs, réfectoires), des ateliers et des unités pratiques.  Dans ce cas, il est aisé de citer en exemple, la construction de salles de classe à Badja Avédji et l’extension des salles de cours dans d’autres endroits. Il faut également mettre à l’actif du projet SAFARI, la construction d’unité de transformation agroalimentaire à la Ferme -Ecole SICHEM et la construction de dortoirs au Centre d’Assistance aux Démunis et aux Orphelins (CADO) d’Agou Avédjé.

Projet SAFARI

Il faut rappeler qu’aujourd’hui, à l’heure du bilan, l’Agence Française pour le Développement (AFD), en accordant au Togo, en juin 2017, une subvention de 5 millions d’Euros destinée à la modernisation de la formation agricole et industrielle a vu juste.  Car le projet SAFARI a pu bouleverser les données dans l’agriculture du pays où l’introduction des innovations contraste avec une population d’agriculteurs peu formés et conservateurs. « A la lumière des résultats obtenus, l’on peut dire avec satisfaction que les fruits ont tenu la promesse des fleurs.  Le projet SAFARI ayant pour objectif principal d’améliorer l’offre de formation et de mettre en place un dispositif pérenne de la formation agricole et rurale et de l’insertion pour permettre à tout individu qui veut se faire former dans le monde agricole et rural de bénéficier d’une formation de qualité. Donc, les objectifs sont atteints. Les regards sont, aujourd’hui, tournés vers les acteurs impliqués dans le volet insertion et surtout de l’insertion durable des jeunes sortis de ces nombreux centres de formations aguerris et équipés », s’est réjoui un formateur.