Les doutes n’en finissent pas de s’installer autour de Lucas Chevalier, auteur d’une nouvelle prestation médiocre dans les buts du PSG ce dimanche 10 novembre 2025, à Lyon (3-2), l’ancien Lillois n’ayant pas arrangé son cas auprès des supporters parisiens après avoir liké un message en faveur du RN.
Le portier de 24 ans a vécu une mauvaise soirée de plus au Groupama Stadium. Lui qui a la lourde charge de succéder à Gianluigi Donnarumma, le héros du sacre en Ligue des champions, n’a toujours pas dissipé les interrogations sur sa capacité à prendre la relève de l’Italien, parti à Manchester City, et ce n’est pas son match à Lyon qui risque de modifier la donne.
Certes, il n’est pas seul fautif, loin s’en faut, sur les deux buts encaissés. Mais sa position et son jeu de corps face à Afonso Moreira sur le premier (30e) pâlissent en comparaison de ce qu’a pu faire Donnarumma la saison dernière, et il s’est trop avancé avant d’être simple spectateur d’un joli lob sur le deuxième but inscrit par Ainsley Maitland-Niles (50e).
Ses sorties aériennes n’ont de surcroît pas rassuré une défense qui en aurait eu besoin et même dans son jeu au pied, il n’a pas eu la prestance habituelle, celle pour laquelle l’entraîneur Luis Enrique l’a fait recruter.
Autant de failles récurrentes, déjà constatées dans d’autres matches, qui ne font qu’accentuer le malaise concernant un joueur considéré comme le plus grand espoir du football tricolore au poste de gardien et promu N.2 en équipe de France par Didier Deschamps derrière Mike Maignan.
L’entraîneur du PSG a tenté d’évacuer la question après le match, en faisant porter la responsabilité des buts sur la défense : « L’erreur n’est pas du gardien. Tu dois avancer s’il y a une bonne pression sur le ballon, sinon tu dois courir pour reculer », a-t-il argué en parlant du second but.
Il avait aussi plaidé, le 20 octobre : « Quand on recrute un joueur, on réfléchit à long terme. Il a montré de la personnalité. Je pense que vous ne vous rappelez pas pendant combien d’années vous avez critiqué Gigio Donnarumma ».
« Me faire passer pour un facho »
Mais Luis Enrique peut difficilement occulter les insuffisances actuelles de son protégé, qui apparaît pour l’instant trop tendre pour occuper un poste aussi exposé dans un club de la dimension du PSG. En 17 matches sous les couleurs parisiennes, Lucas Chevalier a encaissé 18 buts et n’est parvenu à laisser sa cage inviolée que sept fois.
Luis Enrique a bien conscience qu’il faut laisser un peu de temps à Chevalier pour prendre la mesure de ses nouvelles fonctions, l’ex-Lillois ne découvrant le très haut niveau que depuis cette saison. Il doit notamment s’habituer à subir moins d’occasions avec le PSG qu’avec les Dogues, où il avait l’opportunité de se « chauffer les gants ».
Mais pour le moment c’est le choix de se passer de Gianluigi Donnarumma qui interroge: essentiel pour la conquête de la Ligue des champions et vainqueur du trophée Yachine lors de la cérémonie du Ballon d’Or, l’Italien a malgré tout été poussé vers la sortie par Luis Enrique, qui ne goûtait pas son jeu au pied et voulait un joueur à sa main.
Pour compliquer encore un peu plus sa situation auprès des supporteurs du PSG, Chevalier est au centre d’une vive polémique après avoir liké une vidéo datant de juin 2024 d’un député Les Républicains, Julien Aubert, qui confiait qu’il voterait Rassemblement national en cas de second tour contre la gauche lors des législatives à venir. Brocardé par les fans parisiens sur les réseaux sociaux, le gardien a mis un point d’honneur à se justifier et a évoqué un clic accidentel, déplorant de voir son « image salie de haut en bas ».
« En aucun cas je me permettrais de penser ces choses-là », a-t-il assuré, renvoyant à ses « valeurs ». Mais son ton est surtout dans la contre-attaque : « Vous avez essayé de me faire passer pour un facho (…) certaines personnes se servent de ça pour faire passer mes performances sportives médiocres alors qu’ils n’ont aucune connaissance du poste de gardien ».
Comme il l’avait admis en début de semaine dernière au Figaro, Chevalier découvre cruellement qu’être « gardien au PSG, ce n’est pas le même métier qu’à Lille ».