Foot : inquiétude en France après le placement dans un coma d’un joueur à la suite d’un coup à la tête

adolescent 14 ans poignardé

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L’inquiétude reste vive en France concernant l’état de santé de l’attaquant hondurien des Girondins de Bordeaux Alberth Elis, toujours hospitalisé dimanche matin, d’après des médias, après un gros choc à la tête subi lors d’un duel aérien au cours du match contre Guingamp, samedi en Ligue 2.

Le joueur de 28 ans a été opéré avec succès dans la nuit de samedi à dimanche au CHU Pellegrin à Bordeaux, après avoir été placé dans un coma artificiel, selon la presse régionale et plusieurs médias honduriens. Le club n’a pas confirmé ces informations, se réfugiant derrière le secret médical.

L’incident a eu lieu après à peine quarante secondes de jeu quand, à la réception d’un centre, le Bordelais a heurté la tête du défenseur guingampais Donatien Gomis. Si ce dernier a rapidement retrouvé ses esprits, Elis a été sérieusement sonné et soigné pendant de longues minutes avant d’être évacué.

Surnommé « la panthère » et star dans son pays, l’attaquant (64 sélections, 13 buts) s’est fait connaitre au sein du championnat nord-américain (MLS) à Houston avant de tenter l’aventure européenne en 2020 à Boavista (Portugal), détenu en partie par Gérard Lopez, le propriétaire des Girondins.

Lors de sa première saison à Bordeaux, en 2021/2022, il avait inscrit 9 buts en 20 matches de L1 mais n’avait pu empêcher la relégation du club girondin. Après un passage en prêt à Brest en Ligue 1, il est revenu à Bordeaux l’été dernier.

Son hospitalisation va de nouveau alimenter le débat sur la gestion des commotions cérébrales dans le football.

« La saison dernière, il y a eu 25 commotions cérébrales pour plus de 800 matches professionnels en France, soit une commotion tous les 50 à 60 matches, a déclaré à l’AFP Emmanuel Orhant, directeur médical de la Fédération française de football (FFF). Cette année, on a eu 5 commotions, soit une commotion tous les 80 matches. Au Top 14 de rugby, c’est une commotion tous les deux matches. Donc, il n’y a pas beaucoup de situations de ce genre dans le football mais ce n’est pas pour ça qu’il ne faut pas prendre au sérieux ce problème. »

Remplacement en cas de commotion

Selon l’article 588 du règlement de la Ligue de football professionnel (LFP), « toute commotion cérébrale survenue à l’entraînement ou dans le cadre d’une rencontre (…) nécessite une prise en charge par le staff médical de l’équipe ou, à défaut, par le médecin réanimateur de terrain durant trois minutes ».

« Il est obligatoire qu’un examen d’expertise soit réalisé dans les 72 heures suivant la commotion par un médecin expert dans la prise en charge des commotions cérébrales » et « le retour à la compétition doit se faire progressivement », selon « un protocole en 6 étapes » défini par la FFF.

Depuis 2020, l’International Board (Ifab), gardien des règles du football mondial, a par ailleurs lancé une expérimentation en autorisant les organisateurs de compétition à tester des protocoles commotion permettant de remplacer définitivement un joueur par équipe en cas de choc suspicieux, en dehors de la règle des cinq remplacements maximum. La France fait partie des pays ayant mis en place ces essais.

« Cela fait deux ans que l’on fait ça, ce qui permet de ne pas impacter l’équipe et d’éviter toute pression sur le médecin de la part de l’entraîneur », a expliqué Emmanuel Orhant.

Avant Elis, d’autres joueurs ont été récemment victimes de blessures similaires. En début de saison, le champion du monde 2018 français Samuel Umtiti, sonné dans un violent choc avec le Japonais Junya Ito, avait été hospitalisé après avoir repris le cours du match entre Lille et Reims (1-2) et avoir fait un malaise dans le vestiaire à la mi-temps.

En Espagne, le joueur du FC Barcelone Ronald Araujo avait également été évacué à l’hôpital après un gros contact avec son équipier Gavi contre le Celta Vigo, en 2022.

Le cas le plus emblématique reste celui de Petr Cech en 2006. Le gardien de Chelsea avait reçu en plein visage le genou d’un joueur de Reading et avait été soigné hors du terrain avant d’être transporté à l’hôpital. Il a ensuite porté un casque jusqu’à la fin de sa carrière.

Avec l’AFP