Le Sénégal s’apprête à accueillir la plus grande centrale photovoltaïque avec système de stockage d’énergie par batterie de la région.
Ce projet ambitieux, baptisé NEA Kolda, va véritablement changer la stratégie énergétique du pays et pourrait transformer radicalement son réseau électrique national.
Concrètement, Axian Energy, Voltalia et Entech ont récemment signé un contrat EPC (Engineering, Procurement and Construction) pour la réalisation du projet NEA Kolda.
Cette signature constitue l’étape préliminaire au lancement des travaux de construction prévus en mai 2025.
La centrale, d’une capacité de 60 MWc, sera couplée à un système de stockage impressionnant de 90 MWh, faisant d’elle une infrastructure énergétique sans précédent dans la région.
Situé près de Kolda, à environ 350 kilomètres au sud-est de Dakar, ce projet représente un investissement considérable de 105 millions d’euros.
La FMO (banque de développement néerlandaise) contribue à hauteur de 30 millions d’euros à ce financement, tandis que d’autres bailleurs internationaux complètent l’enveloppe totale estimée à 83 millions d’euros pour la dette de premier rang.
Derrière la centrale au Sénégal, un partenariat entre acteurs de premier plan
Chaque partenaire apporte son expertise spécifique à ce projet d’envergure.
Voltalia, entreprise internationale reconnue dans le domaine des énergies renouvelables, fournira l’intégralité de l’infrastructure photovoltaïque.
Sa technologie devrait garantir une intégration optimale et une fiabilité accrue de la centrale sur le réseau national de la Senelec.
De son côté, Entech, spécialiste des systèmes de conversion et de stockage d’énergie, assurera le déploiement d’une solution innovante de batterie de 80 MWh utile.
Cette infrastructure de stockage permettra d’approvisionner le réseau en électricité pendant trois heures consécutives, particulièrement aux heures de pointe et en soirée. Elle contribuera également à stabiliser les fréquences et tensions du réseau national sénégalais.
Axian Energy, développeur panafricain spécialisé dans les projets d’énergies renouvelables, coordonnera l’ensemble des opérations et pilotera les différentes phases de construction et de mise en service.
Le groupe, présent dans 15 pays africains, veille à ce que ses initiatives aient des répercussions positives et durables sur les populations locales.
Un projet aligné sur les ambitions énergétiques du Sénégal
« La signature de ce contrat EPC marque une étape déterminante pour le succès du projet NEA Kolda qui permettra le lancement des travaux de construction au mois de mai 2025 », a déclaré Benjamin Memmi, CEO d’Axian Energy. La mise en service de la centrale au Sénégal est prévue courant 2026.
Par ailleurs, ce projet s’inscrit parfaitement dans la stratégie énergétique nationale du Sénégal, qui vise l’électrification universelle d’ici 2025 et un approvisionnement en électricité provenant à 40% de sources renouvelables d’ici 2030. La centrale devrait permettre d’éviter l’émission de 50 000 tonnes de CO2 par an, contribuant ainsi significativement aux objectifs environnementaux du pays.
Christopher Franquet, PDG et fondateur d’Entech, souligne que le projet vient « soutenir les ambitions du Sénégal en matière d’énergie durable, d’accès à l’électricité, un enjeu de développement majeur ». Les solutions de stockage permettront d’optimiser la part d’électricité décarbonée dans le mix énergétique national.
Des bénéfices multiples pour la région et le pays
Au-delà de ses avantages environnementaux, NEA Kolda renforcera considérablement la stabilité du réseau électrique sénégalais.
La batterie permettra de stabiliser la fréquence du réseau et de réduire les coupures de courant, problème récurrent dans de nombreuses régions du pays.
Le projet soutiendra également l’extension du réseau électrique dans la région de Casamance, contribuant ainsi au développement économique local.
Toutefois, sa mise en œuvre nécessite une attention particulière aux aspects sociaux et environnementaux, notamment en ce qui concerne les déplacements économiques et physiques des populations locales, ainsi que les impacts potentiels sur la biodiversité.