Le président Donald Trump a assisté ce dimanche 13 juillet 2025 à la finale du Mondial des clubs près de New York, un échauffement à un an de la Coupe du monde aux Etats-Unis dont il entend tirer profit.
Le président républicain espère faire du Mondial-2026, co-organisé avec le Canada et le Mexique, comme des Jeux olympiques de Los Angeles en 2028, une vitrine de son « âge d’or de l’Amérique ».
Son accueil lors de la finale entre le Paris Saint-Germain et Chelsea, dans l’imposant MetLife Stadium, a été mitigé: applaudi à son arrivée, il a cependant reçu des huées lorsque son visage est apparu sur un écran géant du stade pendant l’hymne américain, aux côtés de son épouse Melania. Les caméras ont tout de suite changé de plan.
Si le « soccer » n’est toujours pas au premier plan aux Etats-Unis, Donald Trump bénéficie d’un atout de poids dans ce domaine : une relation très privilégiée avec Gianni Infantino, le patron de la puissante Fédération internationale de football (FIFA). L’Italo-suisse, assis à côté de Donald Trump dans les tribunes dimanche, affiche sans retenue sa proximité avec le président américain.
Depuis un précédent passage du patron de la Fifa en mars à la Maison Blanche, le républicain a gardé le trophée de la Coupe du monde des clubs dans son Bureau ovale.
Samedi, Gianni Infantino a aussi donné une conférence de presse dans les nouveaux locaux de la Fifa à New York… installés dans la Trump tower, l’immeuble du magnat de l’immobilier devenu président.
– Influence –
Interrogé pour savoir si Donald Trump aimait le foot, le patron de la Fifa a suggéré que oui, notamment en raison de son fils Barron, 19 ans.
« Il m’a expliqué que son fils adorait le football », a déclaré Gianni Infantino. « Et bien sûr, quand vous êtes parents, vous adorez ce que vos enfants adorent, donc je pense qu’il aime » le foot, a-t-il ajouté.
On rapporte même que, lycéen, Donald Trump a lui-même joué au foot pendant un an.
Même si ce sport est, malgré sa croissance, bien moins populaire dans le pays que football américain, baseball ou basket, le milliardaire y voit une opportunité pour étendre son pouvoir et son influence.
Donald Trump rappelle volontiers que les Etats-Unis ont remporté, avec le Canada et le Mexique, l’accueil du Mondial-2026, lors de son premier mandat en 2018.
Et la première édition du Mondial des clubs à 32 équipes qui s’achève ce dimanche 13 juillet 2025 a été très réussie selon la FIFA, Giannni Infantino ajoutant même, reprenant une expression favorite de Donald Trump: « l’âge d’or du football de clubs a commencé ».
Mais, entre l’accusation de surcharge du calendrier des joueurs et des affluences parfois très modestes, les doutes sur la crédibilité de cette épreuve sont loin d’être levés.
– Accueil –
Et le football n’échappe pas à la politique.
En accueillant les footballeurs de la Juventus de Turin dans le Bureau ovale en juin, Donald Trump s’était lancé dans une diatribe contre les personnes transgenres dans le sport, l’un de ses sujets de prédilection, prenant même à partie les joueurs en leur demandant: « Une femme pourrait-elle intégrer votre équipe, les gars? ».
Sa politique particulièrement agressive sur l’immigration s’est aussi invitée dans la sphère sportive, car elle pose la question de la venue de spectateurs étrangers pour le Mondial-2026.
En mai, son vice-président JD Vance a déclaré qu’ils seraient « les bienvenus » aux Etats-Unis, « mais quand ce sera terminé, il faudra qu’ils rentrent chez eux. »
Depuis, l’administration Trump a réinstauré une interdiction d’entrée aux Etats-Unis pour les ressortissants de 12 pays, en majorité africains ou du Moyen-Orient. La Maison Blanche a assuré que les équipes participant à la Coupe du monde ne seraient pas touchées.
Fin juin, l’équipe féminine de basket du Sénégal a dû renoncer à un stage d’entraînement aux Etats-Unis, en vue du tournoi de l’AfroBasket-2025, faute de visas.
L’organisation du Mondial de football 2026 pose aussi la question des relations américaines avec les pays co-organisateurs, le Mexique et le Canada, depuis que Donald Trump s’est lancé dans une politique offensive de droits de douane vis-à-vis des deux pays.
Avec AFP