C’est la fin de la présence militaire française au Sénégal après des décennies de collaboration.
Selon Franceinfo, « l’armée française a mis fin, jeudi 17 juillet 2025, à sa présence militaire permanente en Afrique de l’Ouest et centrale, lors d’une cérémonie solennelle à Dakar, au Sénégal. Un retrait qui « n’est pas une perte de stratégique » bien que la France ait été « mise à la porte brutalement » selon un ancien ambassadeur de France au Sénégal ».
Nicolas Normand, ancien ambassadeur de France au Sénégal entre 2010 et 2013 s’est prononcé sur le départ de Paris de Dakar.
Au-delà du cas sénégalais, « il est évident que dans les trois pays du Sahel central [Mali, Niger et Burkina Faso] on a été mis à la porte brutalement alors qu’on avait l’intention de poursuivre la lutte contre les jihadistes », poursuit l’ex-ambassadeur.
Depuis 2022, l’armée française a mis fin à sa présence permanente au Mali, au Burkina Faso, au Niger, au Tchad, en Côte d’Ivoire et au Gabon, où la base française s’est muée en « camp partagé » gabono-français axé sur la formation.
« D’une façon globale, en dehors de l’opération Barkhane qui était une opération militaire importante contre les jihadistes, notre présence militaire n’a cessé d’être réduite depuis 20 ans en Afrique », argumente Nicolas Normand.
« Moi-même, quand j’étais ambassadeur » à Dakar, « on était passé de plus de 1 000 soldats dans la base française à 350 qui ont définitivement quitté le Sénégal aujourd’hui même ».
Concernant l’utilité de ces bases françaises, « à une époque assez lointaine », elles « servaient à garantir la sécurité des chefs d’Etat africains. Ce n’est plus le cas depuis longtemps », précise Nicolas Normand.
Ensuite, « ça a servi à évacuer les Français en cas de crise. Mais aujourd’hui, on a les moyens logistiques de le faire sans une présence permanente sur place. On a des avions gros porteurs, des bateaux importants qui peuvent venir d’ailleurs », liste-t-il.