Fifa : en appel, la défense de Platini sort du silence et réclame…

Fifa : en appel, la défense de Platini sort du silence et réclame…

Crédit Photo : Ouest France

Michel Platini n’avait aucune raison d’escroquer la Fifa, dans une affaire de paiement suspect qui a « brutalement ruiné sa carrière », a plaidé le mercredi 5 mars 2025 sa défense devant la justice suisse, réclamant la confirmation en appel de l’acquittement obtenu en 2022.

Le parquet, qui a requis mardi vingt mois de prison avec sursis contre le Français et l’ex-patron de la Fifa Sepp Blatter, « tente désespérément de criminaliser » les 2 millions de francs suisses (1,8 million d’euros) versés début 2011 par l’instance du football au triple Ballon d’Or, a lancé son avocat, Me Dominic Nellen.

Ce paiement « banal et sans intérêt » correspond à un reliquat de salaire pour la période 1998-2002, quand Michel Platini avait aidé Sepp Blatter à conquérir la présidence de la Fifa avant de devenir son conseiller, a affirmé Me Nellen.

Entendus lundi par la Cour d’appel extraordinaire réunie à Muttenz (nord-ouest), le Français de 69 ans et le Suisse de 88 ans ont répété avoir « oralement » décidé dès 1998 d’une rémunération annuelle d’un million de francs suisses, sans que les finances de la Fifa n’en permettent le règlement immédiat.

Un contrat de 300.000 francs suisses

L’accusation souligne au contraire la « contradiction » entre la facture présentée par Platini en 2011 et le contrat qu’il avait signé mi-1999, prévoyant 300.000 francs suisses par an, intégralement acquitté à l’époque.

Qui dit vrai ? Procédure pénale oblige, a rappelé Me Nellen, la charge de la preuve repose sur l’accusation. Et lors du premier procès, en 2022, les magistrats avaient acquitté les deux hommes en estimant que l’escroquerie n’était « pas établie avec une vraisemblance confinant à la certitude ».

« Il y aurait eu divers moyens nettement plus simples » d’enrichir le Français, plutôt que l’histoire « plutôt incertaine et stupide » d’un vieux contrat oral partiellement honoré, a argumenté Me Nellen: Blatter aurait pu lui rédiger un nouveau contrat ou simplement lui « accorder un bonus ».

Pour l’avocat, la seule raison d’être de la procédure lancée en 2015 était « d’empêcher Michel Platini de devenir président de la Fifa » : alors patron de l’UEFA, idéalement placé pour succéder à Sepp Blatter à la tête du football mondial, il avait vu sa carrière « brutalement ruinée » par le déclenchement de la procédure.

Sa disgrâce avait propulsé à la présidence de la Fifa l’inattendu Gianni Infantino, son N°2 à l’UEFA, réélu sans opposition en 2019 puis 2023. Partie civile et très active en première instance, l’organisation est absente à Muttenz, sans avoir fourni d’explication.

© Agence France-Presse

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