Le Directeur Technique National de la Fédération Ivoirienne de Football (FIF), M. Lounis Hattab et les sélectionneurs U17 (filles et Garçons), Koudougnon Adélaïde et Diabate Bassiriki ont présenté le bilan technique de la participation des sélections nationales U17 aux dernières Coupes du monde, au cours d’une conférence de presse, ce mercredi 26 novembre 2025 au siège de la FIF.
À cette rencontre encadrée par des membres du Comité Exécutif et par le Directeur Exécutif de la FIF, le Directeur Technique Nationale (DTN) a livré une analyse complète des performances, des manques observés et des réformes engagées pour renforcer le football de jeunes en Côte d’Ivoire.
Ouvrant la séance, le Directeur Exécutif, M. Armand Désiré Gohourou a rappelé que l’objectif de cette rencontre n’était pas simplement de commenter les résultats, mais de donner à la presse un éclairage précis sur le travail de fond en cours. Après un premier bilan interne effectué avec les staffs techniques, la DTN a été invitée à présenter les conclusions principales et à répondre aux questions des journalistes.
Des résultats insuffisants, mais un contexte à analyser en profondeur
Dans sa déclaration liminaire, le DTN a reconnu que les résultats sportifs des deux sélections n’ont pas été à la hauteur des attentes : trois défaites pour les garçons, et deux défaites pour un match nul chez les filles. Toutefois, il a fermement insisté sur un point : « Réduire l’analyse au seul score serait une erreur. Notre rôle est de bâtir, année après année, un projet de développement durable du football de jeunes. »
Le responsable technique a rappelé que la Côte d’Ivoire participe chaque année à des compétitions de jeunes, organisées par la CAF ou la FIFA. Ces rendez-vous réguliers sont autant d’occasions d’évaluer la progression des équipes, d’identifier les manques et de corriger la trajectoire.
Parmi les aspects encourageants, la DTN a mis en avant l’état d’esprit irréprochable des joueurs et joueuses : discipline, écoute, détermination. « Le comportement a été exemplaire, sur le terrain comme hors du terrain », a souligné le DTN. Mais au-delà de l’attitude, le niveau mondial a rappelé la nécessité de franchir plusieurs paliers dans la préparation, la sélection et l’organisation technique.
Axe d’amélioration
La principale difficulté relève de l’écart de niveau entre les compétitions locales, les tournois zonaux, la CAN et, enfin, la Coupe du monde. Pour combler ce fossé, plusieurs priorités ont été définies : réviser les méthodes de détection et de sélection, mieux calibrer les préparations spécifiques aux tournois internationaux, renforcer la continuité du projet technique, en assurant une coordination forte entre les staffs des différentes catégories. Le DTN a également rappelé qu’aucun joueur n’est assuré d’être retenu pour la Coupe du monde sous prétexte qu’il a participé à la CAN : la forme sportive, la progression physique, le temps de jeu en club ou encore les blessures sont des critères déterminants.
Une politique claire pour les locaux et les binationaux
Concernant le débat sur les joueurs locaux et les expatriés, la DTN a clarifié sa stratégie : les catégories U15 et U17 sont majoritairement composées de joueurs formés localement, afin de prioriser la base. En revanche, les U20 et U23 s’ouvrent davantage aux joueurs évoluant à l’étranger, mais uniquement selon des critères stricts de qualité, d’état d’esprit et de compatibilité avec le projet de jeu.
Un retard structurel à combler
Interrogé sur la faible performance des équipes ivoiriennes comparée aux autres nations africaines, le DTN a rappelé le contexte : plusieurs années de crise ayant paralysé les compétitions jeunes, des moyens limités, des structures affaiblies. La reconstruction n’a réellement débuté qu’après la CAN 2023, lorsque les ressources financières ont permis de relancer les championnats U13, U15, U17 et les équipes réserves. La DTN actuelle n’est en poste que depuis février 2024.
« Nous comparons notre relance récente à des pays qui travaillent depuis plus de dix ans sur le football de jeunesse », a-t-il expliqué.
Stabiliser le projet et capitaliser sur l’expérience
Pour l’avenir, la DTN a annoncé plusieurs mesures fortes : une préparation mondiale plus complète et jamais sacrifiée, un processus de sélection renforcé et documenté, une meilleure utilisation des données, notamment sur le temps de jeu des joueurs en club.
En conclusion, malgré des résultats en retrait, la DTN estime que les fondations d’un projet durable sont posées et que les corrections identifiées seront pleinement intégrées dans les programmes 2025–2026.