Porté par les huiles et la viande, l’indice FAO des prix des aliments est resté pratiquement inchangé en Août 2025, s’établissant à 130,1 points, mais les écarts entre les produits restent visibles.
Cependant, cette stabilité apparente masque toutefois un marché mondial marqué par des contrastes forts entre les différentes catégories de produits, selon le dernier rapport publié par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
En effet, la hausse des prix de la viande, du sucre et des huiles végétales a été compensée par le recul des céréales et des produits laitiers. Les huiles végétales ont connu la progression la plus significative, atteignant leur plus haut niveau depuis plus de trois ans. Cette flambée s’explique en partie par la politique indonésienne d’augmentation de l’incorporation de biodiesel, qui a renforcé la demande en huile de palme. L’huile de tournesol et l’huile de colza quant à eux, ont également vu leurs cours augmenter, tandis que l’huile de soja a légèrement fléchi en raison de prévisions de récoltes abondantes.
Du côté des céréales, l’indice FAO a reculé de 0,8 %. Le blé a été particulièrement touché, soutenu par des récoltes exceptionnelles en Russie et dans l’Union européenne, tandis que le maïs a progressé sous l’effet d’une demande accrue pour l’alimentation animale et la production d’éthanol aux États-Unis. Le riz, dominé par la baisse du riz Indica, a enregistré un repli général, conséquence de la concurrence entre grands exportateurs.
La viande a continué sa progression, atteignant un niveau historique, portée par la demande américaine et l’appétit croissant de la Chine pour le bœuf. Les exportateurs australiens et brésiliens ont largement profité de cette dynamique. Les viandes ovines ont suivi cette tendance, tandis que la volaille a légèrement reculé et que le porc est resté stable.
Les produits laitiers, eux, ont enregistré une baisse de 1,3 % sur le mois, pénalisés par la diminution des prix du beurre, du fromage et du lait en poudre, en lien avec une demande faible en Asie, notamment en Chine.
Le sucre a interrompu sa série de baisses, progressant légèrement de 0,2 % sous l’effet des inquiétudes liées à la production brésilienne et à la demande mondiale.
Mais, derrière cette apparente stabilité, le marché mondial des denrées alimentaires reste soumis à des pressions multiples comme les changements climatiques, les arbitrages énergétiques et les incertitudes géopolitiques.
Pour les pays importateurs nets, surtout dans le monde en développement, cette volatilité pourrait relancer les inquiétudes concernant la sécurité alimentaire.
Ainsi, l’indice FAO souligne que ce calme des prix pourrait n’être que temporaire, dans un contexte mondial toujours incertain.