Face aux réseaux d’escroquerie, la Corée du Sud impose des restrictions de voyage dans ce pays

Face aux réseaux d'escroquerie, la Corée du Sud impose des restrictions de voyage au Cambodge

Crédit photo : Ouest-France

La Corée du Sud a imposé mercredi des restrictions de voyage dans certaines régions du Cambodge, après avoir promis de rapatrier des ressortissants détenus dans le pays d’Asie du Sud-Est, victimes présumées de réseaux d’escroquerie.

« La région de la montagne Bokor dans la province de Kampot, la ville de Bavet et la ville de Poipet sont désignées comme zones où il est interdit de se rendre », a déclaré le ministère des Affaires étrangères sud-coréen dans un communiqué.

Le document précise que « les ressortissants sud-coréens qui visitent ou séjournent dans ces zones s’exposent à des sanctions ».

« Il est donc fortement recommandé aux citoyens qui prévoient de se rendre dans ces zones d’annuler leur voyage », a prévenu le ministère.

Environ 1.000 Sud-Coréens travaillent au Cambodge dans des centres d’arnaques en ligne, a soutenu mercredi le conseiller pour la sécurité nationale de Séoul Wi Sung-lac, après avoir mentionné le chiffre de 200.000 victimes, toutes nationalités confondues.

Ces propos interviennent alors qu’une équipe spéciale sud-coréenne va s’envoler pour le Cambodge mercredi soir, et au lendemain d’une déclaration par Séoul promettant de rapatrier 63 personnes détenues par la police cambodgienne, qui figurent parmi 80 sud-coréens portés disparus.

Le gouvernement prévoit de faire « des efforts diplomatiques pour assurer la coopération du Cambodge », a déclaré le bureau présidentiel, tout en « coordonnant avec les ministères concernés pour renforcer la capacité de réponse de l’ambassade – y compris en augmentant le nombre de responsables de police à l’ambassade sud-coréenne au Cambodge ».

– Mort d’un étudiant –

Le palais présentiel sud-coréen avait déclaré mardi qu’il ramènerait « tous les ressortissants sud-coréens chez eux ».

La mort récente d’un étudiant sud-coréen au Cambodge – qui aurait été enlevé et torturé par un réseau criminel local – a provoqué une onde de choc en Corée du Sud.

L’enquête et l’autopsie ont révélé que l’étudiant, dont le corps a été retrouvé dans un pick-up au petit matin du 8 août, « est décédé des suites de graves sévices, son corps présentant de multiples ecchymoses et blessures », selon un communiqué d’un tribunal cambodgien.

Trois ressortissants chinois ont été inculpés pour meurtre et escroquerie en ligne le 11 août et sont en détention provisoire.

De nombreuses victimes auraient été attirées par des offres d’emploi frauduleuses promettant des salaires élevés, selon le gouvernement sud-coréen.

Une fois séquestrées, elles sont contraintes de participer à des fraudes en ligne, des escroqueries aux sentiments et des arnaques à l’investissement.

Les victimes jugées peu performantes ou récalcitrantes sont battues et torturées.

Selon Amnesty International, les exactions commises par les réseaux d’escroquerie au Cambodge sont d’une « ampleur massive », et il existerait au moins 53 réseaux d’escroquerie dans le pays où des groupes criminels organisés se livrent à la traite des êtres humains, au travail forcé, à la torture, à la privation de liberté et à l’esclavage.

 Avec AFP

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