En afrique du Nord plus précisément en Égypte, la question de la sécurité de l’eau et de l’assainissement devient un enjeu stratégique crucial. Le pays, fortement tributaire du Nil, voit ses ressources renouvelables en eau diminuer rapidement.
En 2014, elles étaient estimées à 699 m³ par habitant et par an, mais devraient tomber à 500 m³ d’ici 2025, atteignant ainsi le seuil de pénurie d’eau dite « absolue », selon les données de la FAO.
Cette raréfaction s’accompagne d’une pression accrue sur les ressources existantes, notamment en raison de la prédominance du secteur agricole, qui consomme plus de 80 % de l’eau disponible.
Dans le même temps, les besoins en eau des secteurs industriels et municipaux sont appelés à croître, menaçant l’équilibre déjà fragile du système hydraulique égyptien.
Afrique du Nord : ce que l’Egypte prévoit pour faire face à la pénurie d’eau
Face à la pénurie d’eau, l’Egypte doit mieux gérer ses ressources hydriques et investir dans des solutions alternatives.
Parmi celles-ci figurent le dessalement de l’eau de mer, l’exploitation des aquifères profonds, ainsi qu’une utilisation plus rationnelle de l’eau dans les différents secteurs économiques.
L’Égypte a toutefois enregistré des progrès notables dans le développement des infrastructures d’eau et d’assainissement au cours des deux dernières décennies, comme l’attestent les rapports conjoints de l’UNICEF et de l’OMS en 2019.
En 2020, environ 99,4 % de la population disposait d’un accès à une source d’eau potable améliorée, à condition que le temps de collecte ne dépasse pas 30 minutes.
Néanmoins, des disparités subsistent : dans les zones rurales, un ménage sur trois ne bénéficie pas d’un accès à l’eau pendant plus de 12 heures par jour, contre un sur quatre en milieu urbain.
Sur le plan de l’assainissement, d’importants efforts ont également été réalisés. Le pays a étendu son réseau d’égouts et amélioré le traitement des eaux usées, permettant à 67,1 % de la population d’accéder à des services gérés de manière sûre en 2020.
Ces services incluent l’utilisation d’installations non partagées et l’élimination hygiénique des déchets. Toutefois, là encore, un écart subsiste entre zones urbaines (72,8 %) et zones rurales (62,7 %).
Pour répondre à ces défis, l’Égypte entend renforcer ses politiques publiques dans le cadre de l’Initiative pour une vie décente, en tenant compte des disparités territoriales et en encourageant l’innovation dans la gestion durable de l’eau. La réussite de cette transition conditionnera non seulement la sécurité hydrique du pays, mais aussi sa capacité à garantir un développement économique et social équilibré.