Le Maroc veut exonérer la fabrication d’équipements de défense de taxes afin de renforcer son arsenal militaire. Ce jeudi 14 novembre 2024, le Conseil de gouvernement a adopté le projet de décret en ce sens.
Ce projet, présenté par Abdellatif Lodhiye, ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé de l’administration de la défense nationale, vise à encourager la production locale dans ce secteur stratégique.
En intégrant ces activités dans l’article 6 du Code général des impôts, le Maroc espère dynamiser son industrie militaire tout en réduisant sa dépendance vis-à-vis des importations.
Le Maroc parmi les principaux importateurs d’armes en Afrique
Selon l’Institut international de recherche sur la paix (Sipri), le Maroc est actuellement le troisième plus grand importateur d’armes en Afrique et occupe le 29e rang mondial.
Il se place derrière l’Égypte, première sur le continent et 7e au niveau mondial, ainsi que l’Algérie, deuxième en Afrique et 21e dans le monde.
Il y a près de 10 ans, l’Algérie et le Maroc représentaient ensemble 56 % des importations d’armes sur le continent africain.
Toutefois, ces dernières années, les deux pays ont réduit leurs achats militaires. L’Algérie a diminué ses importations de 77 %, tandis que le Maroc les a réduites de 46 %. Malgré cette baisse, ils demeurent des acteurs majeurs sur le marché des armements.
Une stratégie pour réduire la dépendance extérieure
Cette initiative d’exonération fiscale s’inscrit dans une volonté de développer une industrie militaire nationale et de réduire la dépendance aux importations.
Avec ce projet, le Maroc cherche à moderniser et renforcer son arsenal tout en stimulant son économie locale.
Cette mesure reflète également une compétition stratégique avec l’Algérie, son voisin et rival historique sur le plan militaire.
En encourageant la production locale, le Maroc ambitionne de se positionner comme un acteur clé de la défense en Afrique tout en améliorant sa résilience économique et stratégique.