Un juge fédérale américaine a ordonné ce vendredi 4 avril 2025, le retour aux États-Unis d’un immigré expulsé par erreur le mois dernier dans une prison salvadorienne.
Kilmar Abrego Garcia, un immigré salvadorien vivant dans le Maryland (est) et marié à une Américaine, a fait partie du convoi de personnes expulsées au Salvador le 15 mars, accusées d’appartenir à des gangs par l’administration Trump.
Le ministère de la Justice a admis dans des documents judiciaires que Kilmar Abrego Garcia, installé aux États-Unis sous statut protégé depuis 2019, avait été expulsé à cause d’une « erreur administrative ».
L’homme a été placé en détention « sans fondement légal » le 12 mars, et expulsé trois jours plus tard « sans aucune justification légale ni processus » judiciaire, a affirmé la juge Paula Xinis vendredi, lors d’une audience d’urgence.
Elle a ordonné le rapatriement de Kilmar Abrego Garcia sur le territoire américain avant le 7 avril, à 23h59.
« Son maintien au Salvador, pour des raisons évidentes, constitue un préjudice irréparable », a assuré la juge dans son ordonnance, adressée au ministère de la Sécurité intérieure et à d’autres agences.
La Maison Blanche a insisté en début de semaine sur le fait que l’homme de 29 ans était en réalité membre d’un gang, le MS-13, sans toutefois apporter de preuves.
« L’administration maintient sa position selon laquelle cet individu, qui a été expulsé vers le Salvador et ne reviendra pas dans notre pays, était membre du gang brutal et vicieux MS-13 », a déclaré Karoline Leavitt, la porte-parole de la Maison Blanche.
Mi-février, le président Donald Trump a désigné huit cartels latino-américains comme organisations « terroristes », dont le gang du MS-13. Une qualification qui élargit l’éventail des actions offertes aux autorités américaines luttant contre le crime organisé.
Invoquant une loi de 1798 sur les ennemis étrangers, Washington a expulsé mi-mars sans jugement vers le Salvador 238 Vénézuéliens, que le gouvernement américain accuse d’appartenir à l’organisation criminelle Tren de Aragua.
Un juge fédéral avait suspendu pendant deux semaines toute expulsion fondée exclusivement sur ce texte. Une décision confirmée en appel.
Avec AFP