L’Eswatini veut faire de son agriculture un moteur de transformation socio-économique. Le Premier ministre, Russell Mmiso Dlamini, a profité de l’ouverture de la 2e Conférence nationale sur l’investissement agricole, le 12 août à Ezulwini, pour lancer un appel appuyé aux investisseurs, locaux comme étrangers.
Le dirigeant a présenté une large palette d’opportunités, allant de la fourniture d’intrants (semences, engrais, produits agrochimiques) à la production de denrées à forte valeur ajoutée, en passant par la transformation agroalimentaire, les infrastructures de soutien à l’agriculture, la recherche, les technologies agricoles, la logistique et la gestion de la chaîne du froid.
« L’agriculture est une source de subsistance pour la majorité des Emaswati et joue un rôle essentiel dans l’éradication de la pauvreté et de la malnutrition. Les guerres de demain se livreront autour de l’eau et de la nourriture », a-t-il averti.
Pour attirer davantage de capitaux, il a mis en avant les lois favorables aux affaires et un climat politique stable.
À ses yeux, le projet de loi sur la résidence par investissement illustre parfaitement la volonté du royaume de dérouler le tapis rouge aux investisseurs sérieux.
Ce que l’Eswatini gagne avec son agriculture
Anciennement Swaziland, l’Eswatini est un petit pays enclavé d’Afrique australe, coincé entre l’Afrique du Sud et le Mozambique.
Sa production est majoritairement agricole, avec la canne à sucre, le coton, le tabac, le riz et le maïs en tête. Le secteur primaire, qui emploie 80 % de la population active, ne pèse pourtant que 16,4 % du PNB.
Si la balance commerciale reste déficitaire – avec plus d’un milliard de dollars d’importations contre 900 millions d’exportations –, l’Eswatini conserve quelques atouts.
Le pays exporte du sucre vers les États-Unis et l’Afrique du Sud, mais aussi des ananas et des agrumes, tout en disposant d’une expérience solide dans la transformation alimentaire et le respect des normes internationales.
Lors d’un récent sommet États-Unis-Afrique à Luanda, Russell Dlamini a plaidé pour un partenariat renforcé avec Washington.
« Nous avons la capacité de fournir des produits agricoles de qualité et de transformer nos matières premières. Il ne nous manque que des partenaires pour passer à l’échelle », a-t-il insisté.