Dans une vidéo abondamment relayée sur la toile, on entend le président de la transition du Burkina Faso accuser le Bénin d’abriter deux bases militaires de la France afin de déstabiliser son pays.
L’état-major des armées françaises a démenti formellement l’existence de bases militaires françaises au Benin, dans une déclaration publiée à Anadolu ce jeudi.
« Les seuls militaires permanents sont l’attaché de défense et les coopérants qui sont détachés auprès du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères », est-il détaillé par l’instance militaire française.
L’état-major des armées précise néanmoins qu’il existe « ponctuellement des Détachements d’instruction opérationnelle (DIO) temporaires et de courte durée qui peuvent y être déployés composés de militaires issus des Éléments français au Sénégal ou des Éléments français en Côte d’Ivoire pour appuyer, à leur demande, les forces armées béninoises par des actions de formation et d’entraînement ».
Et de conclure: « Nous comptons actuellement 5 implantations françaises en Afrique : au Tchad, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Gabon, à Djibouti ».
Ces déclarations interviennent alors que plus tôt dans la journée, le capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition au Burkina Faso a accusé le Benin et la Côte d’Ivoire de vouloir « déstabiliser » son pays.
« Personne ne viendra nous dire qu’au Bénin il n’y a pas de bases françaises dirigées contre nous. Nous avons les preuves sous la main. Deux bases importantes. Nul ne peut le contester », a-t-il affirmé au cours d’une rencontre avec les forces vives de la Nation et retransmise à la télévision publique.
Ibrahim Traoré assurait également disposer « d’enregistrements audio, d’agents français au Bénin, qui se jouent des centres des opérations des terroristes » et « montent les opérations avec eux, et les aident à se soigner ».
Ces lourdes accusations portées contre la France ne sont pas nouvelles et Paris avait déjà rejeté, en mai dernier, de précédentes allégations relatives à l’existence de bases militaires françaises au Benin.
À noter que la France se trouve dans une situation très inconfortable dans plusieurs pays d’Afrique dont le Mali, le Burkina Faso et le Niger après la longue présence de l’opération Barkhane (2014-2022), avant d’être poussée vers la sortie.
En mauvaise posture avec les pouvoirs militaires, Paris est ciblée par un mouvement anti français qui prend de plus en plus d’ampleur notamment chez les jeunes générations africaines qui l’accusent d’ingérence en maintenant de manière officieuse le système de la « Françafrique ».