Ce pays d’Afrique prend des mesures pour empêcher ses milliards de quitter le territoire

Afrique centrale : l'ONU fait une importante demande à ce pays suite à...

Crédits photo : laterredufutur / © Artur Plawgo / Science Photo Library

L’évasion fiscale engendre chaque année des pertes en milliards pour tous des pays ; qu’ils soient africains ou européens. Et l’un des pays du continent semble bien déterminé à enrayer le problème.

Concrètement, le Kenya, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a procédé à la ratification, le 8 janvier 2025, de l’accord multilatéral de l’OCDE sur la prévention de l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices (BEPS).

Cette adhésion, qui prendra effet le 1er mai 2025, positionne le pays est-africain aux côtés de 88 autres nations engagées dans le combat contre les stratégies d’optimisation fiscale agressive des multinationales.

Il faut savoir que cette décision du Kenya intervient dans un contexte national préoccupant, où les statistiques de l’Autorité fiscale (KRA) révèlent une réalité fiscale alarmante.

En effet, sur 760 000 entreprises enregistrées dans le pays, seules 85 000 ont effectivement déclaré et payé l’impôt sur les sociétés pour l’exercice 2021-2022, soit à peine 16% du total.

Ces chiffres suggèrent qu’une proportion significative des entreprises opérant au Kenya déclarent des pertes ou demeurent inactives. Nul besoin de préciser que cette situation soulève des questions sur l’ampleur potentielle de l’évasion fiscale qui frappe le pays.

Le président William Ruto, conscient de ces enjeux, a d’ailleurs engagé une série de réformes structurelles majeures.

Sept nouveaux projets de loi ont été promulgués, visant à moderniser l’administration fiscale et à renforcer la lutte contre la corruption, dans un pays qui affiche un score préoccupant de 31 sur 100 à l’Indice de perception de la corruption en 2023.

Notons que les efforts du pays ne sont pas vains. Les résultats obtenus par l’Autorité fiscale kényane sont en effet encourageants.

Concrètement, elle a réussi à boucler 51 dossiers et à recouvrer environ 3 millions de dollars américains (près de 2 milliards de francs CFA) grâce à une collaboration renforcée avec le Centre de rapports financiers du Kenya et le Bureau du procureur.