Il n’y a pas eu de miracle pour l’équipe de France.
Particulièrement décevante dans le jeu, elle n’a pas réussi à se sublimer et a logiquement subi la loi de l’Espagne et de son armada offensive (2-1) en demi-finales de l’Euro-2024.
Malgré leur défense de fer, il en fallait beaucoup plus aux vice-champions du monde pour venir à bout de la Roja, la formation la plus spectaculaire et séduisante du tournoi.
Démunis sur le plan offensif en raison de la méforme persistante de Kylian Mbappé, les Bleus n’avaient pas d’armes suffisantes pour empêcher les Espagnols d’atteindre la finale, 12 ans après leur dernier sacre continental.
Les hommes de Didier Deschamps quittent donc l’Euro sur un bilan très mitigé.
Certes, l’objectif assigné par le président de la Fédération française de football Philippe Diallo a été atteint. Mais la manière a laissé à désirer, laissant un goût très amer.
Avec un Mbappé diminué et méconnaissable et un Antoine Griezmann transparent et non titularisé en demi-finale, la France ne pouvait pas espérer grand-chose, sauf à s’appuyer sur son arrière-garde.
Mais celle-ci a fini par plier sous les coups de boutoir espagnols, même si les Bleus ont sans doute effectué leur meilleure prestation en Allemagne.
Après l’ouverture du score signée de la tête par Randal Kolo Muani à la suite d’un centre de Mbappé (9e), les troupes de Luis de la Fuente ont égalisé grâce à leur prodige Lamine Yamal sur une magnifique frappe enroulée du gauche qui a trompé Mike Maignan avec l’aide du poteau (21e).
À 16 ans et 362 jours, le joueur du FC Barcelone est devenu le plus jeune buteur de l’histoire de l’Euro, pulvérisant l’ancien record détenu depuis 2004 par Suisse Johan Vonlanthen (18 ans et 141 jours). Il n’a fallu ensuite que quatre minutes aux Espagnols pour prendre le large sur un tir de Dani Olmo détourné dans sa cage par Jules Koundé (25e).
La Roja va ainsi pouvoir tenter de décrocher un quatrième titre européen après 1964, 2008 et 2012, à Berlin contre le vainqueur d’Angleterre – Pays-Bas qui sera disputé à Dortmund. Après avoir écarté l’Allemagne (2-1 a. p.), le pays-hôte, en quart de finale, puis la France en demie, elle va aborder ce rendez-vous en position d’épouvantail.
Mbappé tête basse
L’équipe de France tombe elle de très haut et le rêve d’une quatrième finale en cinq tournois majeurs s’est évanoui devant la force de frappe espagnole.
Considérée comme la grand favorite de la compétition et inspirant de la crainte à tous ses adversaires, elle a manqué singulièrement d’ambition pour poursuivre sa route jusqu’en finale.
Comme à son habitude, Deschamps a privilégié une option trop sécurisante en alignant un trio de milieux défensifs juste derrière ses trois attaquants (Dembélé-Kolo Muani-Mbappé), laissant Griezmann sur le banc au coup d’envoi comme contre la Pologne au 1er tour (1-1).
Si le début de rencontre a suscité des promesses, les Français ont ensuite payé leur déficit dans la création et le dernier geste. Mbappé a ainsi encore une fois peiné à faire des différences.
Le capitaine avait pourtant enlevé son fameux masque pour se libérer de cet accessoire qui le gênait énormément depuis sa fracture du nez au premier match face à l’Autriche (1-0).
Si on a senti le futur attaquant du Real Madrid motivé à l’idée de se frotter à son futur pays d’adoption, il a tout de même beaucoup perdu en percussion et en explosivité, des qualités qui ont fait de lui une superstar planétaire. Son énorme occasion gâchée à la 86e minute en a été la parfaite illustration.
Avec l’AFP