Depuis le retour de Trump aux commandes aux États-Unis, l’Afrique n’a pas d’autres choix que de trouver des alternatives à l’aide américaine. A la Maison Blanche, c’est désormais « l’Amérique en premier ».
En effet, aux États-Unis, le président Donald Trump a annoncé, dans la nuit du 28 août 2025, la suppression de 4,9 milliards de dollars d’aide étrangère.
L’Afrique de l’Ouest figure parmi les régions les plus touchées, avec l’annulation d’un programme de 38,6 millions de dollars consacré à la biodiversité et au développement à faibles émissions.
Le 29 août, sur son compte X, le Bureau de la gestion et du budget de la Maison Blanche a détaillé les coupes budgétaires, qualifiant les programmes visés de « dépenses gaspilleuses et instrumentalisées ».
3,2 milliards de l’USAID
Parmi les mesures, 3,2 milliards de dollars proviennent du compte de l’Agence américaine pour le développement international (USAID).
Ce financement, appelé Development Assistance (DA) (Aide au developpement), soutenait des projets variés, allant des initiatives climatiques à des programmes de diversité, d’équité et d’inclusion (DEI), ainsi que des actions en faveur des droits des populations LGBTQ+.
Pour l’administration Trump, ces priorités relèvent des « excès de la gauche radicale » et ne correspondent pas aux « intérêts de la politique étrangère américaine ».
Autre victime, le Fonds pour la démocratie de l’USAID, amputé de 322 millions de dollars.
Ce compte finançait des actions de promotion de la gouvernance, de lutte contre la désinformation et de renforcement de la démocratie à l’étranger. Washington y voit désormais des atteintes à la souveraineté des pays concernés, y compris de ses alliés.
Les États-Unis de Trump annulent 38,6 millions d’aide à l’Afrique de l’Ouest
Les coupes touchent aussi des projets environnementaux et sociaux. Chaque année, 400 millions de dollars étaient consacrés à des programmes climatiques, parmi lesquels :
– un partenariat avec le Fonds vert pour le climat pour créer une Banque bleue-verte à la Barbade ;
– 650 000 dollars pour une micro-assurance en Colombie destinée aux petits exploitants agricoles et aux microentreprises ;
– 24,6 millions pour la résilience climatique au Honduras ;
– 38,6 millions pour l’Afrique de l’Ouest ;
– ou encore 60 000 dollars pour des « tournées d’écoute » au Timor-Leste.
D’autres montants plus modestes ont été supprimés, tels que 12 000 dollars pour la communication de l’USAID en Bosnie-Herzégovine ou 13,4 millions pour l’engagement civique au Zimbabwe.
Démocratie et société civile ciblées
Les programmes liés à la démocratie et aux droits civiques ne sont pas épargnés. Parmi eux, 2,7 millions de dollars allaient à la Democracy Works Foundation en Afrique du Sud, une organisation accusée par la Maison Blanche de publier des articles polémiques sur la question raciale.
De même, 4 millions de dollars pour l’ONG New Alliance for Global Equality, dédiée aux droits LGBTQI+, et 3,9 millions pour des projets similaires dans les Balkans occidentaux, sont supprimés.
Enfin, 2 millions de dollars affectés à l’« organisation pour les principes démocratiques féministes » en Afrique et 40 millions pour soutenir des mouvements civiques non violents ont également disparu du budget.
Avec cette décision, Donald Trump confirme une orientation déjà amorcée lors de son premier mandat : recentrer la politique étrangère américaine sur les priorités intérieures et réduire l’implication financière de Washington dans les initiatives internationales.
Le retrait des financements pourrait laisser la place à d’autres puissances, de la Chine à la Russie, déjà très présentes sur le continent africain.