Voici pourquoi les États-Unis gardent l’or de certains pays étrangers 

Voici pourquoi les États-Unis stockent l’or de certains pays étrangers 

Crédit Photo : MoneyVox

Alors que plus d’un tiers de ses réserves d’or sont stockées aux États-Unis depuis la Guerre froide, l’Allemagne cherche à rapatrier ses lingots face à la politique économique de Donald Trump

Depuis plusieurs semaines, le cours de l’or atteint des niveaux records. Le lingot d’un kilo a dépassé la barre de 90 000 euros, alors qu’une once s’échangeait contre 3 150 euros au début du mois d’avril.

 Valeur refuge par excellence, l’or voit sa valeur augmenter notamment depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche et l’instabilité économique qui en découle.

Les réserves d’or de nombreux pays sont stockées aux États-Unis. C’est notamment le cas pour environ un tiers de l’or allemand, au sein de la réserve fédérale américaine à Manhattan, à New York, mais aussi d’une partie de l’or italien.

Après avoir atteint une valeur record à 100 000 euros, le bitcoin, soutenu par le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, tend à s’imposer comme une nouvelle valeur refuge. Jouera-t-il le même rôle que l’or ?

Pourquoi les États-Unis gardent-ils l’or de pays étrangers ?

 Pour le comprendre, il faut remonter jusqu’au temps de la guerre Froide, dans la deuxième moitié du XXe siècle. À cette époque, les pays d’Europe occidentale craignent une invasion du continent par l’Union soviétique.

L’Allemagne de l’Ouest décide alors de placer « son importante réserve d’or dans plusieurs villes : Paris, Londres et New York », détaille Le Parisien.

Les trois pays sont des alliés fiables de la RFA, et l’or est plus en sécurité dans ces pays, moins menacés par l’URSS que l’Allemagne. Dans cette logique, d’autres pays comme l’Italie placent une partie de leur réserve d’or aux États-Unis.

Défiance allemande

Depuis, si les lingots stockés à Paris ont été ramenés en Allemagne, plus de 1 200 des 3 352 tonnes d’or de l’Allemagne sont toujours stockées à Manhattan, et environ 43 % des réserves italiennes.

12 % de l’or allemand est également toujours conservé à Londres. Les coûts de transferts peuvent s’élever à plusieurs millions d’euros ce qui n’encourage pas les pays à ramener leur or sur leur sol.

Néanmoins, l’Allemagne réfléchit de plus en plus à rapatrier ses réserves stockées aux États-Unis. Comme le rapporte The Telegraph, « de hauts responsables de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), craignent que Washington ne soit plus un partenaire fiable. » Les droits de douane infligés par Donald Trump ne jouent pas dans ce sens.

D’autant que plusieurs officiels allemands ont demandé à différentes reprises de visiter la réserve fédérale américaine afin de vérifier les stocks, mais les États-Unis refusent.

Le cours de l’or se rapproche désormais des 3 000 dollars après la menace du président américain de surtaxer les importations de produits alcoolisés européens

La volonté allemande de rapatrier son or stocké de l’autre côté de l’Atlantique est « une marque de défiance inouïe » pour le journal Les Échos. Le pays possède la deuxième plus grande réserve d’or du monde avec 3 352 tonnes, derrière les États-Unis (8 133 tonnes), mais devant l’Italie (2 451 tonnes) et la France (2 436 tonnes).

La totalité des réserves françaises sont, elles, situées dans une gigantesque salle ultra-sécurisée, à plus de 27 mètres de profondeur, dans les sous-sols de la Banque de France.

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