Au cours d’une interview accordée à la BBC News, Kamala Harris a affirmé : « I am not done », une phrase aussitôt interprétée comme un message de retour sur la scène politique.
Sans confirmer formellement une nouvelle candidature, elle a toutefois reconnu qu’elle envisageait « possiblement » une campagne pour 2028.
L’ancienne colistière de Joe Biden, aujourd’hui âgée de 61 ans, a indiqué vouloir poursuivre sa carrière publique tout en excluant toute participation à la course au poste de gouverneur de Californie.
Ce choix, analysé par plusieurs observateurs politiques, confirme que son horizon reste national plutôt que local.
Depuis son retrait de la vie institutionnelle après la défaite de 2024, Harris a multiplié les apparitions médiatiques et les conférences, insistant sur la nécessité pour les démocrates de se reconstruire autour de valeurs d’inclusion et de justice sociale.
Son discours, empreint d’une tonalité combative, vise à rassembler les électeurs déçus du dernier scrutin et à redonner confiance à un parti encore meurtri par la victoire républicaine.
Plusieurs figures démocrates, notamment Gavin Newsom et Pete Buttigieg, se positionnent également en coulisses pour une éventuelle primaire, laissant présager une compétition interne intense.
Les soutiens de Harris soulignent sa résilience et sa capacité à s’adresser à un large public, notamment parmi les électeurs afro-américains et les jeunes diplômés.
Toutefois, ses détracteurs rappellent les difficultés de son équipe à mobiliser durablement en 2024 et la perte d’une partie de l’électorat indépendant, crucial dans les États pivots.
Cette équation stratégique sera centrale si elle choisit effectivement de se lancer dans une nouvelle bataille présidentielle.
Une défaite encore présente dans les esprits
La perspective d’un retour de Kamala Harris ne peut être comprise sans revenir sur l’épisode électoral de 2024, au cours duquel elle affrontait Donald Trump, redevenu candidat républicain après le retrait de Joe Biden.
La campagne avait été marquée par une polarisation extrême du paysage politique américain, des débats houleux sur la politique migratoire et des tensions autour de la situation économique du pays.
Malgré un démarrage dynamique et une forte mobilisation des minorités, Harris n’avait pas réussi à élargir sa base électorale au-delà des bastions démocrates traditionnels. Les sondages avaient progressivement montré un effritement de son avance, en particulier dans le Midwest et dans le Sud, régions décisives pour la victoire finale.
Donald Trump, profitant d’une stratégie de terrain agressive et d’un discours axé sur le retour de la puissance économique américaine, avait remporté la majorité des grands électeurs, scellant ainsi son retour à la présidence en janvier 2025.