La prestigieuse université Harvard a rejeté ce lundi 14 avril 2025, les exigences de l’administration Trump, qui l’accuse de laisser prospérer l’antisémitisme et menace de lui couper près de 9 milliards de dollars de subventions.
Dans un courrier très ferme signé par deux avocats de l’université et adressé à l’administration républicaine, Harvard, classée régulièrement parmi les meilleurs établissements dans le monde, assure qu’elle « n’abdiquera pas son indépendance ni ses droits garantis par la Constitution ».
« Ni Harvard, ni aucune université privée ne peut laisser le gouvernement fédéral s’emparer d’elle », ajoutent les avocats dans la missive. « Harvard n’est pas prête à accepter des exigences qui vont au-delà de l’autorité légitime de cette administration ou d’aucune autre. »
Début avril, l’administration du président Donald Trump avait transmis plusieurs exigences à la direction de l’université, notamment la fin des programmes « DEI » (diversité, équité et inclusion) et des changements dans les programmes qui « alimentent le harcèlement antisémite », selon un courrier publié par le Washington Post.
L’université, implantée près de Boston (nord-est), est la première à repousser les exigences du pouvoir, alors même qu’elle a le plus à perdre compte tenu de son financement.
Ses avocats assurent que l’université a pris d’importantes mesures depuis 15 mois pour combattre l’antisémitisme. « En conséquence, Harvard est dans une situation très différente d’il y a un an », écrivent-ils.
Selon eux, la lettre de l’administration « ignore les efforts d’Harvard et présente des exigences qui, en contradiction avec le premier amendement, empiètent sur des libertés universitaires garanties depuis longtemps par la Cour suprême ».
Le premier amendement de la Constitution américaine garantit les libertés fondamentales, notamment la liberté d’expression.
Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, en janvier, le gouvernement américain cible les grandes universités du pays, théâtres à divers degrés depuis plus d’un an d’un mouvement étudiant contre la guerre menée par Israël à Gaza.
Le gouvernement a déjà coupé pour les mêmes motifs 400 millions de dollars de subventions à une autre prestigieuse université, celle de Columbia à New York, qui a engagé ces dernières semaines des réformes drastiques demandées par l’administration pour tenter de récupérer ces fonds.
Avec AFP