Etats-Unis : Donald Trump reçoit un puissant allié dans sa politique de…

Donald Trump allié

Crédit Photo : 20 Minutes / J. Watson/AFP

Donald Trump a accueilli ce lundi 14 avril 2025, à la Maison Blanche le président du Salvador Nayib Bukele, un précieux allié dans sa politique de renvois forcés en Amérique latine d’immigrés sans-papiers.

M. Bukele est le premier dirigeant d’Amérique latine à être reçu à la Maison Blanche depuis le retour au pouvoir du président américain en janvier.

Le président salvadorien a accepté que plus de 250 personnes expulsées des États-Unis soient incarcérées au Salvador, dans le gigantesque centre de confinement du terrorisme (Cecot), prison qu’il a fait construire dans le cadre de sa guerre contre les gangs.

La grande majorité de ces individus sont des Vénézuéliens, accusés par l’administration Trump d’être membres de la redoutable organisation criminelle internationale Tren de Aragua, classée organisation « terroriste » par Washington en février.

« Il y a des milliers de membres de Tren de Aragua ou des affiliés encore présents dans notre pays. Donc une partie de ceux-ci seront renvoyés au Salvador dans le cadre de nos efforts pour éradiquer cette organisation terroriste étrangère aux États-Unis », a déclaré ce lundi 14 avril 2025,+ à des journalistes Stephen Miller, le conseiller à la sécurité intérieure de la Maison Blanche, peu avant l’arrivée de M. Bukele.

M. Trump a réactivé une loi du XVIIIe siècle, normalement utilisée en temps de guerre, pour expulser sans autre forme de procès les membres présumés de ce gang. Des groupes de défense des droits humains ont dénoncé pour leur part des « disparitions forcées et des détentions arbitraires » de ces immigrés vénézuéliens.

Les deux dirigeants « vont discuter du partenariat avec le Salvador, au niveau de l’utilisation de leur mégaprison pour les gangsters du Tren de Aragua et de la MS-13, et de la façon dont la coopération du Salvador avec les États-Unis est devenue un modèle pour les autres », a expliqué à la presse la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt.

Les deux pays « travaillent étroitement pour éradiquer les organisations terroristes et construire un avenir de prospérité », s’est félicité samedi Donald Trump, tandis que son secrétaire d’État Marco Rubio a annoncé dimanche 13 avril 2025 que dix « criminels » supplémentaires avaient été envoyés au Salvador.

« L’alliance » entre MM. Trump et Bukele est « un exemple de sécurité et de prospérité » en Amérique centrale et du Nord, a-t-il ajouté.

– Imbroglio judiciaire –

Parmi les personnes expulsées en mars, figure Kilmar Ábrego García, un immigré salvadorien pour lequel l’administration a reconnu une « erreur administrative » car il était en principe inexpulsable depuis 2019.

L’homme est au cœur d’un imbroglio judiciaire : la justice exige qu’il soit ramené aux États-Unis, alors que l’administration explique qu’elle n’a plus aucun pouvoir sur son sort puisqu’il se trouve sur le sol salvadorien.

Le président américain s’est refusé de répondre à une question d’un journaliste pour savoir s’il demanderait son rapatriement, lors de l’arrivée de M. Bukele à la Maison Blanche.

La visite d’État de Nayib Bukele revêt également un enjeu économique : le Salvador a reçu 6 millions de dollars de la part de Washington pour avoir accepté d’emprisonner sur son sol ces criminels présumés. « C’est peu pour eux mais beaucoup pour nous », avait déclaré M. Bukele.

Mais le petit pays d’Amérique centrale reste malgré cela frappé par les nouveaux droits de douane de Donald Trump, à hauteur de 10 %.

Selon la Banque centrale du Salvador, près d’un tiers de ses exportations en valeur vont vers les États-Unis, ce qui représente 2,1 milliards de dollars pour des produits tels que le textile, le sucre ou le café.

Quelque 2,5 millions de Salvadoriens vivent aux États-Unis, selon les chiffres du gouvernement américain. Les envois d’argent de ces expatriés ont pesé pour 23 % du PIB de leur pays d’origine en 2024, soit 8,5 milliards de dollars, d’après la Banque centrale.

Ces « remises » se sont accélérées (+14 %) en janvier et février par rapport à la même période en 2024 en raison des vagues d’expulsions des États-Unis, estiment des économistes.

Avec AFP

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