Le président des États-Unis, Donald Trump a limogé, lundi 25 août 2025, Lisa Cook, une gouverneure de la FED, à la suite d’allégations de fraude pour un prêt personnel.
Cette décision marque une escalade dans les efforts du président américain pour peser sur le fonctionnement de la banque centrale. Lisa Cook a contesté la légalité de cette décision et assure qu’elle restera en poste.
Dans une lettre de la Maison Blanche signée de sa main et qu’il a publiée sur son réseau Truth Social, le président américain a écrit à l’intéressée qu’elle était « limogée de son poste au Conseil des gouverneurs, avec effet immédiat ».
« J’ai déterminé qu’il y avait suffisamment de raisons pour vous renvoyer de votre poste », a insisté le président, en principe contraint juridiquement dans ce domaine.
« Le président Trump a invoqué un ‘motif valable’ pour me renvoyer, quand il n’y en a pas au regard de la loi, et il n’a pas le pouvoir de le faire », a dénoncé Lisa Cook, dans un communiqué envoyé par son avocat à plusieurs médias américains.
« Je ne démissionnerai pas. Je continuerai à exercer mes fonctions pour aider l’économie américaine comme je le fais depuis 2022 », a-t-elle assuré.
Le milliardaire républicain a fait de la FED, une institution indépendante, et plus particulièrement de son président Jerome Powell, sa bête noire en raison de sa réticence à baisser les taux.
Vendredi 22 août 2025, Donald Trump avait prévenu qu’il était disposé à « virer » Lisa Cook si elle ne démissionne pas elle-même, alors qu’elle est accusée par un proche du président d’avoir falsifié des documents pour obtenir un prêt immobilier. Il avait déjà pressé cette femme afro-américaine, la première à un poste de gouverneure de la FED, à partir.
La FED sous pression
Nommée en 2022 par le président d’alors Joe Biden (2021-2025), l’ancienne collaboratrice de Barack Obama (2009-2017) Lisa Cook est sous pression de la Maison Blanche depuis plusieurs jours. Le responsable de l’Agence de financement du logement (FHFA), Bill Pulte, nommé par Donald Trump, l’a accusée d’avoir « falsifié des documents de banque et des registres de propriété afin d’obtenir des conditions d’emprunt favorables » pour deux prêts immobiliers, selon l’agence Bloomberg.
Lisa Cook, accusée d’avoir déclaré deux résidences principales – une dans le Michigan (nord), l’autre en Géorgie (sud) – avait répondu la semaine dernière dans une déclaration à l’AFP que son prêt avait été contracté avant qu’elle ne rejoigne la FED. « Je n’ai pas l’intention de me laisser intimider et de démissionner de mon poste », avait-elle assuré.
Jerome Powell, le président de la FED dans le viseur de Donald Trump
Dans sa lettre, Donald Trump accuse Lisa Cook d’avoir eu « au minimum une conduite révélatrice d’une négligence grossière en matière de transactions financières, ce qui soulève des questions sur votre compétence et votre fiabilité en tant que régulatrice financière ».
Une première dans l’histoire
C’est la première fois dans l’histoire de la Réserve fédérale qu’un président américain limoge un gouverneur, rapporte CNN lundi 25 août 2025 soir. Il est probable que la décision de Donald Trump soit rapidement contestée en justice, ce qui permettrait à Lisa Cook de rester en poste le temps de la procédure.
Pour la sénatrice démocrate Elizabeth Warren, il s’agit là d’une « prise autoritaire du pouvoir qui viole de manière flagrante la législation sur la Réserve fédérale ». Elle a appelé dans un communiqué à ce que cela « soit annulé par un tribunal ».
Le président conservateur républicain a depuis des semaines Jerome Powell dans son collimateur.
Ce dernier s’est pourtant montré vendredi 25 août 2025 ouvert à une prochaine diminution des taux, afin de soutenir l’emploi en raison d’une possible dégradation « rapide » du marché du travail.
Le mandat de la FED est de fixer les taux d’intérêt de façon à ce que le taux d’inflation reste stable (autour de 2 %) et que le plein-emploi soit assuré. Or, les droits de douane mis en place par Donald Trump depuis avril 2025 bousculent l’économie. Le président américain a affublé Jerome Powell du surnom de « Trop tard » car il aurait dû selon lui baisser les taux « il y a un an », malgré les pressions inflationnistes.
Avec AFP