Le 11 septembre, le président ghanéen John Dramani Mahama avait annoncé que son pays acceptait, sur demande de Washington, d’accueillir des ressortissants originaires d’Afrique occidentale expulsés des États-Unis. Un accord conclu dans un contexte de tensions, l’administration Trump ayant augmenté les droits de douane sur les produits ghanéens et restreint le nombre de visas pour les ressortissants du Cameroun, de l’Éthiopie, du Ghana et du Nigeria, les limitant à trois mois et à une seule entrée.
« La durée maximale de validité de toutes les catégories de visas non immigrants pour les Ghanéens a été rétablie à sa durée initiale » de cinq ans avec des entrées multiples, a déclaré l’ambassade américaine à Accra sur son compte X. Cette levée des restrictions est le résultat de « plusieurs mois de négociations diplomatiques de haut niveau », s’était félicité la veille le ministre ghanéen des affaires étrangères, Samuel Okudzeto Ablakwa.
Expulsées au Togo et livrées à elles-mêmes
Au moins 14 ressortissants d’Afrique de l’Ouest ont été renvoyés au Ghana depuis le début de septembre, en vertu de cet accord dont Accra et Washington ont gardé secrets de nombreux détails. Ils bénéficiaient tous, selon leurs avocats, de décisions de justice américaines contre un retour forcé. Le Ghana en a renvoyé au moins quatre vers leur pays d’origine, selon un décompte de l’AFP.
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Après plusieurs semaines de détention au Ghana, où ils auraient été placés sous garde militaire, dans de mauvaises conditions, huit à dix des personnes expulsées ont été envoyés au Togo le week-end dernier et livrées à elles-mêmes, a déclaré l’avocate Meredyth Yoon, basée aux États-Unis.
Ce partenariat ne vaut pas « approbation »
Un autre avion est depuis arrivé au Ghana, a déclaré Me Yoon, sans préciser le nombre de personnes se trouvant à bord. L’expulsion de personnes vers des pays tiers – dans lesquels elles n’ont souvent jamais vécu – est une des mesures phares du président américain Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche.
La décision du Ghana d’accepter ces personnes expulsées se fonde sur des considérations humanitaires et ne constitue pas une « approbation » de la politique d’immigration des États-Unis, avait affirmé le ministre Samuel Okudzeto Ablakwa.
Avec AFP