Aux États-Unis, le gouvernement de Donald Trump vient de prendre une décision qui va avoir pour conséquence plus de 500 000 nouvelles expulsions.
En effet, la nouvelle administration américaine a porté un coup de massue à la politique migratoire de son prédécesseur en annonçant, ce vendredi 21 mars 2025, la fin imminente du statut légal de plus de 532 000 migrants latino-américains.
Cette décision vise spécifiquement à démanteler le programme CHNV (Cuba, Haiti, Nicaragua, Venezuela Parole Program) lancé par Joe Biden en janvier 2023, qui permettait l’entrée légale aux États-Unis pour deux ans d’un maximum de 30 000 migrants mensuels originaires de ces quatre pays.
De nouvelles expulsions aux États-Unis de Donald Trump
Les ressortissants cubains, haïtiens, nicaraguayens et vénézuéliens concernés par cette mesure devront « quitter les États-Unis » d’ici le 24 avril 2025, sauf s’ils ont obtenu un autre statut d’immigration leur permettant de rester sur le territoire américain, précise le département de la Sécurité intérieure.
Ces migrants perdront leur protection légale trente jours après la publication de cette nouvelle ordonnance, prévue pour le mardi 25 mars 2025 dans le journal officiel du gouvernement fédéral.
« La liberté conditionnelle est par nature temporaire, et la liberté conditionnelle seule ne constitue pas une base sous-jacente pour obtenir un statut d’immigration, ni ne constitue une admission aux États-Unis », justifie le département de la Sécurité intérieure dans sa note officielle.
Une explication qui contraste fortement avec la vision initiale de Joe Biden, qui avait présenté ce programme comme une méthode « sûre et humaine » pour alléger la pression migratoire à la frontière entre les États-Unis et le Mexique.
Cette annonce fait partie des promesses électorales de Donald Trump, qui s’était engagé à mener « la plus grande campagne d’expulsions de l’histoire des États-Unis » et à limiter considérablement l’immigration, principalement celle en provenance des pays d’Amérique latine.
Les conséquences de cette décision s’annoncent dramatiques pour les centaines de milliers de personnes concernées.
Selon l’avocate californienne Nicolette Glazer, seules « 75 000 demandes d’asile positives » ont été déposées, ce qui signifie que « la grande majorité des personnes bénéficiant d’une liberté conditionnelle dans le cadre de ce programme se retrouveront sans statut légal, sans permis de travail et passibles d’expulsion ». Elle redoute le « chaos » que va engendrer cette mesure.
L’organisation Welcome.US, qui soutient les personnes cherchant refuge aux États-Unis, a d’ailleurs exhorté les migrants concernés à consulter « immédiatement » un avocat spécialisé dans les questions d’immigration.
De son côté, Karen Tumlin, directrice du groupe de défense des droits des immigrés Justice Action Center, dénonce une décision qui « rompt un engagement que le gouvernement fédéral avait pris » et qui va « causer un chaos inutile et de la détresse pour les familles et les communautés à travers le pays ».
Cette offensive anti-immigration ne se limite pas à l’abrogation du programme CHNV.
L’administration Trump a également utilisé une législation rare pour expulser plus de 200 membres présumés d’un gang vénézuélien vers le Salvador.
Cette loi d’exception, qui permet au président américain en temps de guerre d’arrêter ou d’expulser des citoyens d’une nation ennemie, n’avait été utilisée qu’à trois reprises dans l’histoire américaine : pendant la guerre anglo-américaine de 1812, lors de la Première Guerre mondiale, et durant la Seconde Guerre mondiale pour interner plus de 100 000 citoyens japonais et Américains d’origine japonaise.
Face aux inquiétudes exprimées par le juge fédéral qui avait suspendu ces expulsions la semaine précédente, jugeant les répercussions du recours à ce texte « incroyablement problématiques », Donald Trump a toutefois affirmé ce vendredi 21 mars 2025 qu’il n’était pas le signataire de la déclaration d’utilisation de cette loi d’exception.