L’administration de Donald Trump a lancé ce lundi 14 avril 2025 une nouvelle initiative douanière visant plusieurs secteurs de l’économie américaine.
En effet, le ministère du Commerce a ouvert une enquête pour déterminer si la prépondérance des importations dans les domaines de la pharmacie et des semi-conducteurs présente un risque pour la sécurité nationale.
Cette démarche pourrait aboutir à l’imposition de droits de douane sectoriels, à l’image de ceux de 25% déjà appliqués sur l’acier et l’aluminium.
Kevin Hassett, principal conseiller économique du président, a précisé que « tous les secteurs seront couverts » par ce type d’évaluation, expliquant qu’il s’agit de déterminer les vulnérabilités d’approvisionnement en cas de conflit.
Washington a également annoncé la fin d’un accord concernant l’i mportation sans taxe de tomates mexicaines, qui représentent plus de 90% des tomates importées aux États-Unis. Ces produits seront désormais soumis à une taxe d’environ 21% dès mi-juillet.
Ces annonces interviennent peu après la décision prise vendredi d’exempter les produits électroniques des surtaxes précédemment envisagées, une mesure qui a été accueillie positivement par les marchés financiers. Wall Street a terminé en hausse lundi, le Dow Jones progressant de 0,78%, le Nasdaq de 0,64% et le S&P 500 de 0,79%.
Le ministre du Commerce, Howard Lutnick, avait pourtant prévenu dimanche que le secteur électronique serait concerné par des droits de douane sectoriels, qui pourraient se concrétiser « dans un mois ou deux ».
Les positions de Donald Trump
De son côté, Donald Trump s’est montré ouvert au compromis, se disant prêt à « regarder comment aider les constructeurs automobiles » et assurant qu’il ne voulait « faire de mal à personne ».
Concernant la Chine, principal pays visé par ces mesures, le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent a estimé qu’il n’y avait pas de raison pour que les économies des deux pays se dissocient, tout en reconnaissant qu’un accord commercial serait difficile à atteindre car « la Chine est à la fois notre plus grand concurrent économique et notre plus grand rival militaire ».
Pour d’autres pays partenaires, M. Bessent a annoncé que les négociations bilatérales « vont aller vite », citant des rencontres avec le Vietnam, le Japon et la Corée du Sud.
Le ministère du Commerce chinois a qualifié l’exemption sur les produits high-tech de « petit pas », tout en exhortant les États-Unis à « annuler complètement la mauvaise pratique des droits de douane réciproques ».
Le président chinois Xi Jinping a réaffirmé que le protectionnisme « ne mène nulle part », alors qu’il entamait une tournée en Asie du Sud-Est.
Face à cette instabilité commerciale, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole a revu à la baisse sa prévision de croissance de la demande de pétrole pour 2025, citant notamment l’impact des droits de douane américains.
En visite à Washington, le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, a déclaré que l’Union européenne était prête à trouver « un accord équitable » avec les États-Unis, tout en soulignant qu’un « effort conjoint significatif » serait nécessaire.
Un responsable de la Réserve fédérale américaine, Christopher Waller, a estimé que cette configuration pourrait créer un risque de récession et forcer la Fed à abaisser ses taux plus rapidement, malgré l’effet inflationniste des droits de douane.