C’est une nouvelle surprise sur le front de l’emploi aux États-Unis. Les créations d’emplois ont une fois de plus surpassé toutes les attentes pour le premier mois de 2024. C’est une bonne nouvelle pour les étrangers dont les Africains qui sont en quête d’emplois aux États-Unis. C’est aussi du pain bénit pour le président Joe Biden en pleine campagne électorale.
En janvier, 353.000 emplois ont été créés, selon les chiffres publiés vendredi par le département du Travail.
C’est deux fois plus qu’attendu, puisque les analystes anticipaient 175.000 créations seulement, selon le consensus de Briefing.com.
Et c’est en légère hausse par rapport à décembre, dont les données ont pourtant été révisées à la hausse, avec 333.000 emplois créés. Ceux de novembre ont aussi été revus, et, au total sur les deux derniers mois de 2023, cela représente 126.000 emplois de plus qu’initialement annoncé.
Le taux de chômage, lui, est stable à 3,7%.
Des emplois ont été créés « dans les secteurs des services aux professionnels et aux entreprises, des soins de santé, du commerce de détail et de de l’aide sociale », mais « l’emploi a diminué dans le secteur minier, l’extraction dans les carrières et l’extraction de pétrole et de gaz », a détaillé le département du Travail.
Pour le président démocrate Joe Biden, ces chiffres sont une aubaine, alors que la campagne électorale pour la présidentielle de novembre est lancée. Son principal candidat républicain, l’ancien président Donald Trump, rappelle régulièrement que le taux de chômage était historiquement bas lorsque lui-même était à la Maison Blanche.
La croissance de l’emploi en janvier « a été exceptionnelle », commente Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour High Frequency Economics, dans une note.
Elle avertit cependant que : « ces données soutiennent fortement la patience concernant les baisses de taux » de la banque centrale américaine (Fed).
La Fed, en effet, envisage plusieurs baisses de ses taux en 2024, ce qui lâchera du lest pour l’accès des ménages au crédit, et redonnera un peu de pouvoir d’achat.
Son président Jerome Powell a cependant jugé mercredi « peu probable » d’atteindre d’ici la prochaine réunion, en mars, un « niveau de confiance » suffisant quant à la trajectoire de l’inflation pour entamer les baisses de taux à ce moment.
Il avait décrit un « marché du travail (qui) reste tendu, mais les conditions d’offre et de demande continuent de se rééquilibrer ».
Et surtout, avait-il précisé, « alors qu’il y a un an, nous pensions qu’il fallait un certain ralentissement de l’activité économique » pour faire baisser l’inflation, « cela n’a pas été le cas », et, désormais, « nous ne cherchons pas à affaiblir le marché du travail ».
L’inflation PCE, indice privilégié par la Fed et qu’elle veut ramener à 2%, a montré une évolution des prix hors énergie et alimentation de 2,9% sur un an en décembre, au plus bas depuis près de trois ans.
Réduction des coûts
Les signaux, pourtant, semblaient annoncer un ralentissement.
Les chiffres du seul secteur privé avaient ainsi montré un ralentissement des embauches, et une croissance des salaires ralentie, selon l’enquête mensuelle ADP/Stanford Lab publiée mercredi.
Une étude du cabinet de consultants Challenger, Gray & Christmas, publiée jeudi, a comptabilisé plus de 82.000 suppressions d’emplois annoncées en janvier par les employeurs basés aux États-Unis.
Avec la réduction des coûts comme « principal moteur », mais aussi « des tendances économiques plus larges et une évolution stratégique vers une automatisation accrue et l’adoption de l’intelligence artificielle dans divers secteurs », avait souligné le vice-président de ce cabinet, Andrew Challenger.
Et l’approche de l’élection présidentielle de novembre pousse les entreprises à anticiper « d’éventuels changements politiques susceptibles d’avoir un impact sur leurs secteurs », avait-il ajouté.
Les annonces de licenciements se sont succédées en janvier, avec entre autres le Los Angeles Times qui s’est séparé de plus d’un cinquième de sa rédaction, ou encore le groupe de messagerie et de livraison de colis UPS qui a annoncé la suppression de 12.000 emplois sur les 500.000 de l’entreprise.
Avec AFP
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