Lors de la Journée mondiale contre la traite des êtres humains célébrée à Manzini, le Premier ministre d’Eswatini, Russell M. Dlamini, a lancé un appel fort à la nation pour lutter contre ce fléau, insistant sur la nécessité de créer des espaces sûrs pour que les victimes puissent briser le silence.
Placée sous le thème « La traite des êtres humains est un crime organisé. Mettons fin à l’exploitation », la cérémonie a permis au chef du gouvernement de rappeler l’ampleur du phénomène et ses racines sociales.
Il a notamment souligné le rôle de la pauvreté et du chômage des jeunes dans la vulnérabilité des populations face aux réseaux de traite et de trafic illicite.
« La traite des êtres humains prospère dans le silence. Nous devons créer des espaces sûrs pour que les victimes se manifestent.
Le signalement permet de sauver des vies », a-t-il déclaré, exhortant chaque citoyen à signaler les cas suspects, qu’ils surviennent en milieu urbain, rural, au sein des familles ou sur les lieux de travail.
Reconnaissant la présence de réseaux bien organisés opérant dans le pays, le Premier ministre a demandé aux forces de l’ordre de redoubler de vigilance, de renforcer leur coordination et de traiter les victimes avec dignité et compassion.
Il a également insisté sur le rôle crucial du système judiciaire, appelé à agir avec rigueur et célérité dans le traitement des dossiers.
« Ce gouvernement applique une politique de tolérance zéro envers la traite. Nous veillerons à ce que tous les auteurs soient poursuivis et que les victimes reçoivent justice, protection et soutien », a-t-il martelé.
Le Premier ministre a également salué le rôle essentiel des communautés locales dans la prévention, appelant chefs traditionnels, responsables communautaires, policiers et structures locales à être les premiers remparts contre ce crime organisé.
Prenant la parole à ses côtés, George Wachira, coordinateur résident des Nations unies, a souligné la nécessité d’une réponse collective : « Les trafiquants sont organisés et motivés. Les efforts pour démanteler leurs réseaux doivent l’être tout autant. »
À Eswatini, comme ailleurs, la lutte contre la traite humaine s’impose désormais comme un enjeu de sécurité, de justice et de dignité humaine.