Au cours de ces dernières années, l’Algérie a augmenté sa production d’essence et de gasoil. En cinq ans, de 2018 à 2023, la production est passée de 27 millions de tonnes à 30,5 millions de tonnes de produits issus du raffinage du pétrole brut, a indiqué ce mercredi Slimane Slimani, vice-président de l’activité raffinage et pétrochimie au groupe Sonatrach, dans un entretien à la Radio algérienne.
Cette hausse a été obtenue grâce à la réhabilitation de trois raffineries situées dans le nord du pays, selon le même responsable.
Dans le détail, la production d’essence de l’Algérie est « passée de 2,2 millions de tonnes à 3,7 millions de tonnes, celle du gasoil de 7,8 millions à 10,3 millions de tonnes avec satisfaction totale des besoins du marché national en carburants, y compris en kérosène, et ce, depuis 2020 », a-t-il développé.
Le programme de réhabilitation et d’adaptation des trois raffineries du nord a concerné celles de Skikda dont la capacité est de 16,5 millions de tonnes, d’Arzew (Oran) et d’Alger. Il a coûté « trois milliards de dollars » et a permis à l’Algérie d’augmenter sa production de gasoil et de l’essence, a-t-il précisé
La raffinerie de Hassi Messaoud, qui sera « mise en production en 2027 », apportera une production supplémentaire de « 2,7 millions de tonnes en gasoil de « qualité premium », 500.000 tonnes de bitumes et 1,7 million de tonnes d’essence », selon le même dirigeant, en précisant que la consommation de carburants dans le sud est de deux millions de tonnes.
« Aucune goutte de carburant n’a été importée depuis mars 2020. Nous arrivons à couvrir la demande nationale de carburants avec une production de gasoil de plus de 10 millions de tonnes. Pour l’essence, nous sommes en situation excédentaire et nous réalisons des exportations vers le marché international », a détaillé le vice-président de Sonatrach.
L’Algérie dispose d’une « capacité de production d’essence de 4 millions de tonnes pour une consommation annuelle de 3,5 millions de tonnes qui est stable depuis trois années », selon le même dirigeant.
Le vice-président de Sonatrach a souligné la très forte consommation du GPLC en Algérie qui est passée de « 250.000 tonnes à 1,7 million de tonnes en dix ans ».
« Le GPLC est un substitut de l’essence », a-t-il dit, en expliquant qu’un projet est en cours pour produire 1,7 million de tonnes d’essence supplémentaires, ce qui permettra à l’Algérie d’être en « position de pays exportateur » de ce carburant à partir de 2027.
Comment freiner la consommation des carburants ?
« Nous pouvons dégager un million de tonnes d’essence pour l’exportation », a précisé le vice-président de Sonatrach qui a plaidé toutefois pour des « actions de rationalisation » des carburants.
Il s’agit d’agir sur le consommateur final pour « freiner » la consommation des carburants en Algérie, a-t-il soutenu.
« Nous sommes toujours sur l’offre. Nous n’avons pas de levier pour agir sur la demande. Les prix sont subventionnés pour le bien-être des citoyens. Nous attendons un retour en matière de rationalisation pour agir sur la consommation. Il y a des efforts considérables pour produire un litre d’essence en ressources humaines et en investissement. Des actions de rationalisation doivent être mises en place pour freiner la consommation (des carburants) dont l’évolution est importante », a-t-il dit.
Dans la pétrochimie, M. Slimani a évoqué le projet de production de 100.000 tonnes de LAB qui est utilisé pour la fabrication des détergents. Ce produit qui est actuellement importé par l’Algérie, où il y a une demande de 40.000 tonnes, coûte 1.600 dollars la tonne sur le marché international, selon le même responsable. « Le projet de production du LAB va nous permettre de satisfaire la demande en Algérie et d’exporter », a-t-il dit.
En mars dernier, Sonatrach a attribué à l’Italien Technimont la construction d’un complexe pétrochimique pour la production de Linéaire Alkyl Benzène (LAB) à Skikda pour 1,05 milliard de dollars et un délai de 44 mois.
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