Au milieu de l’espace Schengen, la Pologne se prépare à durcir les conditions d’obtention des visas de travail et étudiants pour les ressortissants des pays tiers.
Une décision visant à reprendre le contrôle d’un système jusqu’ici trop perméable, selon le pays.
Présentées au cours de cette semaine du 13 mai 2024, les conclusions du « Livre blanc » proposent des changements législatifs et systématiques, notamment pour ces deux catégories de visas sensibles.
Objectif affiché : juguler les irrégularités et la migration incontrôlée.
Selon les autorités polonaises, le pays subit en effet une « pression migratoire » accrue depuis 2015, alimentée par la demande croissante de main-d’œuvre étrangère et l’afflux déguisé d’étudiants extra-européens.
Face à la réputation d’un système jugé trop laxiste et facile d’accès, les mesures se veulent désormais dissuasives.
Au menu : renforcement des vérifications sur les employeurs, pré-sélection obligatoire des étudiants étrangers par les universités, et limitation du droit au travail pour ces derniers.
Autre changement clé : un relèvement significatif du niveau de ressources financières exigé, avec blocage préalable des fonds.
Il s’agit là d’une façon de s’assurer que ces migrants temporaires disposent de vrais moyens de subsistance.
La réforme prévoit aussi d’alléger la pression sur les consulats en réorientant les régularisations de statut déjà présents en Pologne vers les bureaux régionaux, au lieu de nouvelles demandes de visas à l’étranger.
Un tour de vis inédit qui fait suite aux révélations d’irrégularités massives dans l’octroi des visas, et à une hausse exponentielle des migrants ces dernières années selon Varsovie.
Le pays de l’espace Schengen entend, par ces nouvelles conditions d’obtention de visas, reprendre la main sur les flux migratoires, au risque de se fermer davantage aux travailleurs et étudiants extra-européens, dont les africains.
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