La Croatie, pays membre de l’espace Schengen, a décidé de réduire drastiquement le nombre de permis de travail accordés aux travailleurs étrangers.
Les dernières données relayées par Schengen Visa Info révèlent une chute significative des autorisations.
Et pour cause, entre janvier et mai 2025, les autorités croates ont délivré seulement 83 300 permis de travail. Cette baisse de 11% par rapport à la même période de l’année précédente soulève des questions sur l’avenir de la mobilité professionnelle en Europe.
L’espace Schengen permet normalement la libre circulation des personnes entre 27 pays européens. Cependant, chaque État membre conserve le contrôle sur ses politiques d’immigration et d’emploi pour les ressortissants de pays tiers.
Les raisons de la baisse des permis de travail par le membre de l’espace Schengen
La Croatie justifie cette réduction par plusieurs facteurs économiques et sociaux. D’abord, les estimations précédentes semblent avoir été surévaluées.
Les experts avaient prédit un besoin de 500 000 travailleurs étrangers. Aujourd’hui, l’économie croate nécessiterait plutôt entre 120 000 et 130 000 employés étrangers, selon les nouvelles projections.
Cette révision à la baisse s’explique par l’évolution du marché du travail local. Les salaires croates ont augmenté ces dernières années.
Par conséquent, les emplois autrefois réservés aux travailleurs étrangers attirent désormais davantage de citoyens croates. Ce qui modifie l’équilibre entre offre et demande de main-d’œuvre.
La nouvelle loi sur les étrangers contribue également à cette tendance. Le texte introduit des règles d’emploi plus strictes pour les ressortissants de pays tiers. Ces mesures visent à protéger le marché du travail national tout en maintenant un contrôle sur l’immigration économique.
Les travailleurs saisonniers subissent particulièrement cette restriction. Seulement 7 500 permis saisonniers ont été accordés sur les cinq premiers mois de 2025. Cette catégorie d’emploi, importante pour le tourisme et l’agriculture, connaît donc une forte contraction.
Les plus grands concernés
Les ressortissants népalais restent les principaux bénéficiaires des permis croates. Ils ont obtenu 17 100 autorisations depuis le début de l’année. Cette préférence s’explique par les accords bilatéraux existants et les besoins spécifiques de certains secteurs économiques.
Cette politique croate s’inscrit dans un contexte européen plus large. Plusieurs États membres de l’Union européenne font face à des pénuries de main-d’œuvre dans différents secteurs. Néanmoins, chaque pays adapte sa stratégie selon ses priorités nationales et sa situation économique.
L’impact de ces restrictions dépasse les frontières croates. Les travailleurs étrangers qui espéraient s’installer en Croatie devront désormais explorer d’autres options dans l’espace Schengen. Cette situation pourrait redistribuer les flux migratoires vers d’autres pays européens plus ouverts.
La Croatie, membre de l’espace Schengen depuis janvier 2023, teste ainsi sa nouvelle approche de l’immigration de travail. Cette expérience servira probablement d’exemple pour d’autres pays européens confrontés aux mêmes défis démographiques et économiques.