La Suisse, membre de l’espace Schengen et qui partage une longue frontière avec l’Allemagne, « regrette » que Berlin ait décidé sans concertation de refouler la plupart des demandeurs d’asile sans papiers.
« Du point de vue de la Suisse, les refoulements systématiques à la frontière constituent une violation du droit en vigueur. La Suisse regrette que l’Allemagne ait pris ces mesures sans consultation », a écrit sur le réseau social X, le ministère fédéral de la Justice et de la police.
Le ministre Beat Jahns, a demandé un rendez-vous à son homologue allemand, Alexander Dobrindt mais n’a pas encore eu de réponse, précise le message sur X.
Le ministre fédéral « est convaincu que les États Schengen ne peuvent surmonter les défis de la migration qu’ensemble » et « il souligne également qu’il s’agit toujours de personnes, notamment de personnes vulnérables, de femmes et d’enfants ».
Le nouveau ministre allemand de l’Intérieur a annoncé le mercredi 07 mai 2025 avoir ordonné à la police des frontières de refouler les demandeurs d’asile sans papiers, « sauf les groupes vulnérables, comme les enfants et les femmes enceintes ».
Le but de cette mesure est « de réduire l’immigration clandestine », a déclaré Alexander Dobrindt, à peine quelques heures après son entrée en fonction.
Les autorités suisses surveillent les effets et envisagent d’éventuelles mesures et « souhaitent que la circulation transfrontalière des personnes et des marchandises ne soit pas affectée » et que « les citoyens des deux pays puissent continuer à traverser la frontière pour aller travailler sans entrave ».
Des dizaines de milliers de frontaliers viennent d’Allemagne pour travailler en suisse chaque jour, notamment à Bâle, la troisième plus grande ville de Suisse, qui se trouve à la frontière avec l’Allemagne mais aussi la France.
Les passages aux frontières sont la plupart du temps très aisés et les suisses vont fréquemment faire leurs courses en France ou en Allemagne voisine parce que les prix y sont plus avantageux, surtout avec le taux de change favorable du franc suisse par rapport à l’euro.
© Avec l’Agence France-Presse