L’Italie vient de franchir un pas décisif dans sa politique d’attribution de la nationalité, en simplifiant radicalement les démarches pour les descendants d’Italiens.
Une décision de la Cour de cassation italienne, datée du 22 mai, bouleverse les règles du jeu : le certificat de naissance, jusqu’alors indispensable, n’est plus un prérequis absolu pour prétendre à la citoyenneté italienne.
Cette évolution majeure dans ce pays de l’espace Schengen en matière de nationalité ouvre de nouvelles perspectives pour de nombreux candidats.
Désormais, d’autres documents pourront attester de la lignée italienne : actes de mariage, certificats de décès, ou même témoignages sous serment.
Une flexibilité bienvenue, notamment pour les descendants d’immigrants du XIXe siècle, souvent confrontés à l’impossibilité de fournir des actes de naissance.
Cette décision fait suite à un cas emblématique : celui d’un descendant d’un immigrant italien parti au Brésil en 1895, qui s’est vu refuser la nationalité faute de pouvoir produire l’acte de naissance de son ancêtre.
Son recours a conduit la Cour Suprême à reconsidérer les critères d’éligibilité, ouvrant ainsi la voie à une approche plus inclusive.
Parallèlement, l’Italie réfléchit à d’autres réformes de sa loi sur la citoyenneté. Un projet de loi, adopté par la Commission des Affaires Constitutionnelles de la Chambre des Députés en 2022, envisage d’accorder la nationalité aux personnes ayant effectué leur scolarité en Italie.
Cette initiative, soutenue particulièrement par Jamil Sadegholvaad, maire de Rimini, vise à reconnaître comme Italiens les enfants de ressortissants non-européens ayant accompli au moins un cycle scolaire dans le pays.
Ces évolutions reflètent un débat de société plus large. Un récent rapport de l’Istat révèle que 58,5% des jeunes Italiens de 11 à 19 ans sont favorables à l’octroi automatique de la nationalité aux enfants de migrants nés en Italie.
Une ouverture qui témoigne d’une volonté d’intégration plus poussée au sein de la jeunesse italienne.
En assouplissant ses critères d’attribution de la nationalité, l’Italie s’engage donc dans une voie novatrice au sein de l’espace Schengen, conciliant héritage historique et réalités contemporaines de l’immigration.