Face au vieillissement de sa population, les pays de l’espace Schengen vont devoir ouvrir grand les portes de l’immigration pour les travailleurs étrangers dans les années à venir.
C’est ce qu’a martelé la commissaire européenne Ylva Johansson cette semaine, appelant à faciliter l’arrivée « légale » d’au moins 1 million de travailleurs étrangers chaque année. Une aubaine pour les candidats africains à l’émigration ?
« Pour des raisons démographiques, la population en âge de travailler dans l’UE va diminuer de 1 million de personnes chaque année », a ainsi rappelé la commissaire Johansson lors d’une visite en Grèce ce 9 janvier.
« Cela signifie que l’immigration légale devrait augmenter de 1 million de personnes par an », a-t-elle enjoint.
Des projections corroborées par les statistiques européennes, qui estiment que la part des 65 ans et plus va littéralement exploser sur le vieux continent dans les prochaines décennies : de 21% aujourd’hui elle devrait passer à 31% en 2100.
Manque de travailleurs dans l’espace Schengen
Conséquence : une pénurie massive de travailleurs à la clé dans de nombreux secteurs stratégiques.
Déjà, une étude de la Commission relève des déficits criards de main d’œuvre qualifiée dans la santé, le numérique, le BTP ou encore certains métiers de l’industrie dans 24 États membres.
Autant de niches qui peinent déjà à recruter malgré le fort taux de chômage chez les jeunes en Europe. D’où l’appel du pied de Ylva Johansson à faciliter l’octroi de visas de travail aux étrangers. Notamment en provenance des « pays partenaires », un terme qui englobe bon nombre d’États africains.
« Plus d’un million de migrants légaux par an, est-ce que les opinions publiques européennes sont prêtes à l’accepter ? », s’interrogent certains experts.
Mais le vieillissement accéléré du continent semble rendre cette ouverture inéluctable sur le long terme.
Quitte à attiser les tensions avec les formations nationalistes opposées à toute immigration extra-européenne, comme en Hongrie ou en Italie.
Mais au vu des projections démographiques, les pays de l’UE n’auront bientôt plus le choix face au déclin annoncé de leur population active. C’est donc une aubaine à venir pour les travailleurs africains.
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