Recep Tayyip Erdogan dans des propos publiés le mercredi 20 novembre 2024, a déclaré que l’approbation par Washington de l’utilisation par l’Ukraine de missiles américains contre des cibles militaires en Russie est une “grave erreur” qui pourrait entraîner le monde au bord d’une “guerre majeure”.
La décision de permettre à Kiev d’utiliser de puissants missiles ATACMS à longue portée représente un changement majeur de la politique américaine, déclenchant une réaction furieuse de Moscou qui, a élargi la portée de son utilisation d’armes nucléaires, dans un avertissement clair à l’Ukraine et à l’Occident.
La Turquie, qui entretient des relations amicales avec ses deux voisins de la mer Noire, a fourni des drones à l’Ukraine mais a évité les sanctions occidentales contre Moscou.
Les propos du président Erdogan
“Cette mesure prise par (le président américain Joe Biden) non seulement aggravera le conflit, mais entraînera une plus grande réaction de la part de la Russie… (et) pourrait amener la région et le monde au bord d’une nouvelle guerre majeure”, a déclaré le président turc Erdogan aux journalistes lors du vol de retour du sommet du G20 à Rio.
“La décision américaine pourrait être interprétée comme une mesure visant à alimenter la guerre, pour garantir qu’elle ne se termine jamais et même qu’elle se propage”, a-t-il ajouté, soulignant que le décret signé le mardi 19 novembre 2024 par le président russe Vladimir Poutine permet à Moscou de déclencher une réponse nucléaire en cas d’une attaque aérienne massive, ne serait-ce qu’avec des armes conventionnelles.
“La moindre erreur commise sur la base (…) équivaudra à jeter la poudrière au feu, c’est pourquoi je conseille à tout le monde d’être prudent”, a-t-il poursuivi.
La révision par Poutine de la politique nucléaire russe a été rapidement condamnée par Washington, Bruxelles et Londres comme étant « irresponsable » et Erdogan a déclaré que cette mesure devrait être examinée par l’OTAN.
“La mesure prise par la Russie devrait être examinée par les autorités de l’OTAN et devrait également être réexaminée”, a-t-il confié lors d’une conférence de presse à Rio.
“De la même manière, en tant que pays de l’OTAN, nous devons également prendre des mesures pour nous protéger : l’Ukraine est notre voisin, la Russie est notre voisin, nous devons également préserver nos relations bilatérales avec eux”, a-t-il ajouté, exprimant l’espoir d’une un accord de paix dans les plus brefs délais.