Énergie : ce géant pays de l’Afrique de l’Ouest dans de beaux draps ; plus de 2,1 milliards de FCFA de dettes annoncées

Énergie : ce géant pays de l’Afrique de l’Ouest dans de beaux draps ; plus d’un 1.900 milliards de FCFA de dettes annoncées

Crédit Photo : le radar

Selon les récentes déclarations de John Abdulai Jinapor, ministre de l’Énergie du Ghana, la dette du secteur énergétique a dépassé les 3 milliards $.

Ce montant, en nette augmentation par rapport aux 2,1 milliards enregistrés en 2017, traduit une détérioration des finances du secteur.

Parmi les principaux facteurs de cette crise figure l’absence de comptabilisation précise des ventes d’électricité, a précisé le ministre devant la Commission des nominations du Parlement, ce 13 janvier 2025.

 Cette lacune a exacerbé les tensions financières, notamment envers les producteurs d’électricité indépendants (IPP), qui jouent un rôle clé dans l’approvisionnement énergétique du pays.

Ces producteurs, à qui l’État doit environ 1,2 milliard de dollars, peinent à maintenir leurs activités face aux retards de paiement.

 Cette situation affecte directement leur capacité à produire de l’électricité, aggravant ainsi les coupures récurrentes et plongeant les consommateurs dans l’incertitude.

Le Ghana dispose pourtant d’importantes infrastructures de production d’électricité, incluant trois barrages hydroélectriques majeurs à Akosombo, Kpong et Bui, ainsi que des réserves offshore de pétrole et de gaz.

Cependant, le pays reste fortement dépendant des importations de gaz naturel en provenance du Nigeria pour alimenter ses centrales.

Actuellement, le gaz naturel représente 62,6 % de la production d’électricité, contre 35,4 % pour l’hydroélectricité, selon les données de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

Cette dépendance au gaz importé expose le secteur aux fluctuations des prix et aux perturbations d’approvisionnement, aggravant les défis financiers et opérationnels.

Pour faire face à cette crise, le président John Mahama a pris des mesures d’urgence, notamment l’importation de carburant et l’organisation de rencontres avec les acteurs du secteur énergétique.

L’objectif est de renforcer les réserves de carburant, d’améliorer l’efficacité des infrastructures et de réduire les inefficacités systémiques.

Par ailleurs, le Ghana s’est engagé dans une restructuration globale de sa dette, estimée à 5,4 milliards de dollars.

Ce processus est soutenu par un programme de 3 milliards de dollars du Fonds monétaire international dans le cadre de la Facilité élargie de crédit.

 Le FMI insiste sur l’urgence de résoudre les problèmes du secteur énergétique pour éviter des pressions budgétaires supplémentaires.

Malgré ses défis, le secteur énergétique reste stratégique pour le Ghana. Il est crucial pour le développement économique du pays et pour attirer des investissements étrangers.