Selon le site d’information algérien TSA, « les relations entre l’Algérie et l’Espagne, qui ont connu des hauts et des bas ces deux dernières années, reprennent sur les plans diplomatiquess et surtout économiques ».
Un dégel des relations commerciales qui a fait bondir de 162 % les exportations espagnoles en Algérie sur les cinq premiers mois de 2025, pour une valeur totale estimée à 900 millions d’euros. Énorme, oui, mais toujours en dessous des chiffres antérieurs à la crise entre les deux pays. Une crise qui faisait suite au revirement espagnol de 2022 sur la question du Sahara occidental, la nouvelle position de l’Espagne étant considérée par Alger comme “alignée” sur celle du Maroc.
“Les exportations espagnoles vers l’Algérie ont augmenté logiquement, puisqu’elles étaient pratiquement à l’arrêt jusqu’à novembre 2024, à part quelques produits comme les viandes et les poussins… Cela signifie que nous avons repris les montants d’avant la crise”, déclare à TSA Djamel Eddine Bouabdallah, président du Cercle de commerce et d’industrie hispano-algérien (CCIAE).
TSA rappelle par ailleurs que le gaz algérien couvrait en juin entre 26 et 30 % des besoins espagnols, par l’intermédiaire du gazoduc Medgaz (qui va de Béni Saf, en Algérie, au port d’Almería).
Une reprise prudente
Pour le quotidien algérien Echorouk, cette reprise des relations commerciales se traduit également dans le secteur de la céramique, avec l’importation d’“équipements, de machines et de matières premières pour l’industrie céramique” en provenance d’Espagne, pour une valeur estimée à 44,6 millions d’euros pour les cinq premiers mois de l’année.
Le site d’information espagnol El Independiente explique qu’entre juin 2022 et novembre 2024 “l’Algérie a mis un veto quasi total aux échanges avec l’Espagne, en représailles à son alignement sur la position marocaine dans le conflit saharien”. Une décision qui a provoqué l’“effondrement” du commerce entre les deux pays, avec des pertes colossales pour près de 9 000 entreprises espagnoles.